À l’ONU, victoire du Kenya et défaite de l’UA
Au terme d’une intense compétition diplomatique, le Kenya l’a emporté sur Djibouti pour obtenir un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
L’Afrique connaît enfin le nom du pays qui la représentera, aux côtés du Niger et de la Tunisie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies en 2021 et 2022 : il s’agit du Kenya.
Le successeur de l’Afrique du Sud a devancé Djibouti par 129 votes contre 62 lors d’un second tour organisé le 18 juin. Aucun des deux pays n’avaient en effet pu la veille réunir sur sa candidature les deux-tiers des bulletins nécessaires pour être élu, le Kenya l’emportant néanmoins déjà, par 113 voix contre 78 pour son adversaire. Il se joint à l’Inde, l’Irlande, le Mexique et la Norvège, tous élus sans opposition dès le premier tour pour siéger à New York en janvier prochain.
Seul continent à n’avoir pas réussi à se mettre d’accord sur le nom d’un candidat unique, l’Afrique a donc dû patienter 24 heures de plus que les autres pour départager deux adversaires qui n’ont pas toujours ménagé leurs coups ces derniers mois. Le président kényan Uhuru Kenyatta a joué l’apaisement en rendant hommage dès le soir des résultats à son opposant, tout en l’irritant davantage en remerciant l’Union africaine pour le soutien apporté à la candidature de son pays.
« Flou artistique entretenu par l’UA »
Une déclaration difficile à digérer pour les Djiboutiens, qui estiment depuis un an que l’institution africaine n’a respecté aucune de ses procédures internes de désignation. « Nous regrettons le flou artistique permanent entretenu par l’UA sur le choix de son candidat », déclarait quelques heures après le vote Mohamed Siad Doualeh, ambassadeur de la petite république auprès de l’ONU.
Parmi les exemples cités : une lettre envoyée d’Addis-Abeba insistant sur le soutien de l’UA au Kenya aurait été lue devant les 192 votants par le président de l’Assemblée générale onusienne, le Nigérian Tijjani Muhammad-Bande, la veille du scrutin. Or, « ce courrier n’existe officiellement pas », affirme un diplomate africain.
Pour les adversaires de la candidature kényane, cette manœuvre de dernière minute aurait contribué au résultat final. Pas question pour autant de contester les résultats : « Djibouti restera légitimiste jusqu’au bout », confirme Mohamed Siad Doualeh, qui estime que « par son incapacité à instaurer un dialogue apaisé, l’UA a remis en cause certains de ses fondements, comme l’équité et l’impartialité ».
Au point que certains pays du continent se seraient émus du sort réservé à Djibouti dans cette affaire par l’Union africaine, apparaissant ainsi peu soucieuse d’avoir divisé ses membres.
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