Pénalisée par la hausse des taux d’intérêt

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Le premier marché automobile d’Afrique a connu un coup de froid en 2007 : 603 901 véhicules, soit un recul de 5 % par rapport à l’année 2006. Ce repli résulte en partie de la faiblesse du rand, qui a renchéri le coût des importations. Mais l’Afrique du Sud consomme essentiellement des produits locaux. Les sept premières marques du pays, Toyota, Volkswagen, Chevrolet, Ford, Mercedes, Nissan et BMW, ont des usines en Afrique du Sud. La véritable raison du repli du marché est la hausse des taux d’intérêt du Crédit national automobile accordés aux particuliers, passés de 10 % à 15 % en juillet 2007. Cette hausse procède d’une volonté de l’État, qui craignait que le surendettement des ménages de la classe moyenne en Afrique du Sud ne provoque une crise comparable à celle provoquée aux États-Unis dans le domaine de l’immobilier. Le marché automobile a en effet progressé à bride abattue en Afrique du Sud ces dernières années, puisqu’il était de 400 000 voitures au début de la décennie. Le ralentissement survenu en 2007 doit donc être interprété comme un réajustement dans une tendance haussière, plutôt que comme l’annonce de jours véritablement difficiles. D’ailleurs, la baisse a surtout touché les voitures particulières (384 431 unités, – 9 %).
L’Afrique du Sud est le marché le plus proche de l’Europe par sa consommation automobile. Tant en nombre de véhicules vendus qu’en termes de structure commerciale. Les voitures particulières représentent en effet 60 % des achats, contre 40 % pour les 4×4 et les pick-up. La particularité de l’Afrique du Sud est d’avoir su profiter à la fois de la taille de son marché, de son éloignement par rapport à l’Europe, et de sa spécificité (conduite à droite) pour attirer les constructeurs automobiles. L’Afrique du Sud produit ainsi 500 000 véhicules par an, soit presque autant qu’elle en utilise pour son marché intérieur. Elle est depuis longtemps devenue pays exportateur. Les Mercedes et BMW commercialisées au Japon ou en Australie, autres pays à conduite à droite, viennent pour partie d’Afrique du Sud. Idem pour les pick-up Toyota Hilux distribués sur l’ensemble du continent et en Europe.
La dévalorisation du rand incite d’ailleurs les constructeurs à accroître leur activité industrielle en Afrique du Sud. Nissan songe à construire le pick-up Navara dans son usine de Pretoria, où sera assemblée à partir de l’automne la Dacia, actuellement construite en Thaïlande. Renault utilisera cette même usine pour fabriquer à partir de l’automne la Dacia Sandero ainsi que la version pick-up de la Logan. Deux véhicules qui seront commercialisés sous des blasons différents : Renault pour le premier, Nissan pour le second.
La faible représentation des marques françaises en Afrique du Sud tient au fait qu’elles avaient choisi, pour des raisons politiques, de cesser leur activité industrielle dans ce pays à l’époque de l’apartheid. Renault va donc profiter des installations de son partenaire Nissan pour assembler de nouveau des voitures en Afrique du Sud.

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