Gabon : Magloire Ngambia a refusé de se présenter face aux juges
Le procès de l’ex-ministre de l’Économie, Magloire Ngambia, qui devait s’ouvrir ce lundi a finalement été reportée, l’accusé ayant refusé de se présenter faute de pouvoir être représenté par une partie de ses avocats.
L’audience prévue ce lundi 22 juin devant la Cour criminelle spéciale n’a pas eu lieu. Magloire Ngambia a refusé de comparaître en l’absence de ses avocats, le Français Pierre Olivier Sur et le Sénégalais Seydou Diagne.
Les deux avocats n’ont pas pu effectuer le voyage de Libreville à cause de l’interruption des liaisons aériennes due à l’épidémie du Covid-19. Le Français avait estimé que la programmation de cette audience était une « violation des droits de la défense » d’autant qu’il était par avance impossible aux avocats de la défense d’y prendre part. L’ex-bâtonnier de Paris a donc demandé le report de l’audience. Mais la justice gabonaise n’a pas accusé réception de la requête.
Selon nos informations, la Cour aurait un temps envisagé de tenir le procès en visioconférence, mais les deux juristes n’ont jamais été formellement été contactés. Deux demandes de visa de Pierre Olivier Sur n’ont pas abouti. En désespoir de cause, l’accusé a donc refusé de se présenter.
En détention depuis janvier 2017
L’ancien ministre (de l’Économie et des Finances, puis de la Promotion des investissements des Transports, des Travaux publics, de l’Habitat, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire) est en détention préventive depuis le 10 janvier 2017. Son procès aurait dû s’ouvrir le 13 mars 2019, mais il n’avait pas pu se présenter à la barre faute d’avoir été extrait de sa cellule de la prison centrale de Libreville.
Détenu depuis 42 mois, Magloire Ngambia espère toujours obtenir de ses juges le droit de comparaître libre d’autant que, selon le code pénal gabonais, la détention préventive ne peut excéder 24 mois.
En novembre 2019, le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire avait estimé que la situation du Gabonais violait la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il affirmait également que « la privation de liberté de M. Magloire Ngambia [était] arbitraire » et demandait sa libération immédiate.
Autrefois très influent, Magloire Ngambia, 49 ans, est accusé de détournements de fonds publics et de corruption passive, dans des dossiers de construction de logements et de routes notamment liés à l’homme d’affaires italien Guido Santullo. Selon l’acte d’accusation, il aurait détourné 4 milliards de F CFA des caisses de l’État.
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