L’impression se démocratise

Confrontés à la chute des prix, les fabricants d’imprimantes se tournent vers le marché africain, promis à une croissance à deux chiffres.

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Proposées jadis à prix d’or, les imprimantes laser couleur se vendent désormais à 150 euros en entrée de gamme et à 600 euros en moyenne pour les modèles professionnels, tandis que les modèles multifonctions à jet d’encre, qui combinent photocopie, scanner, impression et parfois télécopie ne coûtent plus qu’une cinquantaine d’euros. Et selon Epson, les prix vont encore reculer d’au moins 10 % par an.
Si la baisse du prix s’explique d’abord par la concurrence et les progrès technologiques, elle est aussi la conséquence d’un système poussé à son extrême. Selon Kodak, la consommation annuelle des cartouches d’encre revient en moyenne à deux fois le prix d’achat de l’imprimante. Comme les fabricants de rasoirs mécaniques avec les lames, les constructeurs d’imprimantes gagnent leur vie grâce aux prix des consommables (cartouches, toners et papiers spéciaux), quitte à brader les imprimantes.
Résultat : la demande explose, surtout sur les marchés encore peu équipés. Selon le cabinet IDC, le marché des imprimantes en Afrique va connaître une croissance annuelle de 12,2 % en volume et de 7 % en valeur de 2008 à 2012, pour atteindre 2,5 millions d’unités et 693 millions de dollars en 2012, contre 1,4 million d’unités et 493 millions de dollars l’année dernière. Fort de telles perspectives, Lexmark a décidé en juin de s’implanter au Maroc pour alimenter l’Afrique (hors Afrique du Sud, Égypte et Libye). Numéro trois mondial du secteur, il a réalisé un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars en 2007. De son côté, Brother, numéro deux, prévoit de doubler tous les ans ses ventes sur le continent et mise beaucoup sur le Maghreb. Il annonce la signature prochaine d’un accord de distribution en Algérie.
Selon HP, leader mondial de l’impression, le marché est soutenu à la fois par les particuliers, qui renouvellent leurs imprimantes pour bénéficier des tirages de qualité, et par les entreprises, confrontées à l’explosion des contenus issus d’Internet et à la migration des imprimantes vers les réseaux. Reste que pour arriver à des prix planchers, les fabricants ont sacrifié sur leurs modèles laser d’entrée de gamme des options utilisées par les professionnels comme les fonctions réseau, le disque dur, le langage PostScript ou des processeurs dédiés.
Si à l’usage, les différences entre les jet d’encre et les laser ont tendance à s’estomper, le coût d’impression d’une laser reste imbattable (0,03 euro la page contre 0,15 euro), mais les laser, meilleures sur les graphiques, ne rivalisent toujours pas en qualité photo avec les jet d’encre.

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