À la découverte des satellites « 100 % tunisiens » de Mohamed Frikha
À la tête de Telnet, l’entrepreneur et homme politique tunisien mise sur l’aérospatiale et tente de tourner la page de Syphax Airlines.
Le lanceur russe Soyouz 2 doit embarquer le 15 novembre prochain une constellation d’une vingtaine de nanosatellites estampillés « 100 % tunisiens », une première pour un pays de la région MENA (Afrique du Nord, Moyen-Orient). Le slogan est attirant, mais dans les premières minutes de l’entretien, Anis Youssef, le directeur des activités Innovation du groupe d’ingénierie Telnet, fait comprendre qu’il n’est pas là pour parler marketing mais science.
Dans son exigu bureau du Technocentre, dans le quartier des affaires du Lac à Tunis, le diplômé de l’Institut national Polytechnique de Toulouse, en France, décortique les différentes parties de ses nanosatellites. La plateforme (« bus ») d’abord, qui sert au fonctionnement de l’appareil avec son ordinateur de bord (OBC), son système de production et de stockage d’énergie à base de panneaux solaires et de batteries rechargeables (EPS), d’antennes émetteur/récepteurs pour la télécommunication ou encore le contrôle d’altitude. La charge utile (« payload »), ensuite, qui va réaliser la mission proprement dite. Le tout condensé dans des parallélépipèdes de 30 x 10 cm pesant 5 kg et d’une vitesse une fois en orbite basse de 8 km/s.
« Les pays peuvent acheter tout clé en main, comme l’ont fait l’Algérie ou l’Arabie saoudite. Ils peuvent aussi n’acheter que la plateforme pour se concentrer sur la charge utile qui détermine ce que fera le nanosatellite. Nous, nous avons tout fait nous-mêmes. Il n’y a que la phase de lancement que nous ne maîtrisons pas », assure l’ingénieur.
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