Lesbiens contre lesbiennes

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Des ressortissants de l’île grecque de Lesbos (parfois désignée par le nom de sa capitale : Mytilène) ont porté plainte pour « confiscation offensante » du mot « lesbienne » par les homosexuelles du monde entier. « Ma femme, ma fille et ma soeur ont honte. À l’étranger, nos femmes se cachent », a gémi l’un des plaignants, aujourd’hui établi à Montréal, devant un tribunal d’Athènes, le 10 juin.
Le caractère peu orthodoxe des mÂurs des habitantes de l’île est suggéré par le poète lyrique – et lesbien – Anacréon dès le Ve siècle av. J.-C. La grande Sappho, sa compatriote et collègue, n’était sûrement pas, de ce point de vue, au-dessus de tout soupçon. Bien sûr, elle n’était surnommée « la Lesbienne » qu’en raison de ses origines, et non pour ses préférences sexuelles, d’ailleurs apparemment fluctuantes. Le mot n’a pris l’acception qu’on lui connaît aujourd’hui qu’au XVIIIe siècle, en Europe de l’Ouest.
Pour ridicules qu’ils soient, les plaignants d’Athènes n’en sont pas moins soutenus par divers cercles nationalistes et « païens » que la récente tenue dans la capitale de la Gay Pride et la célébration presque concomitante sur l’île de Tilos de deux mariages homosexuels – l’un entre hommes, l’autre entre femmes ont plongés dans une effervescence indignée. Paradoxe ? C’est un religieux qui, en la circonstance, a fait entendre la voix de la raison. « Ces gens-là sont hors de l’Église, l’affaire ne nous concerne pas, ils peuvent faire ce qu’ils veulent », a fait savoir Mgr Hiéronymos, chef des orthodoxes grecs.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires