Le dernier dieu-roi

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Quelques bibelots, des ustensiles de cuisine, des vêtements et Komal Shah, son épouse : c’est tout ce que Gyanendra, dernier « dieu-roi » du Népal, a été autorisé à emporter, au soir du 11 juin, en quittant pour toujours son palais de Narayanhiti, à Katmandou. Le souverain déchu s’est provisoirement installé dans la banlieue de la capitale, dans l’ancienne résidence royale de Nagarjun -, qui compte quand même une dizaine de bâtiments, dont trois gentilhommières.
La République népalaise a été officiellement proclamée le 28 mai par l’Assemblée nationale, dominée par l’ex-rébellion maoïste. Les nouvelles autorités ont exigé de Gyanendra qu’il leur remette sa couronne et son sceptre, symboles de la dynastie des Shah depuis plus de deux siècles. Mais comme la confiance ne règne pas vraiment, ils ont mis en place un comité d’experts pour s’assurer de l’authenticité des joyaux restitués.
Depuis mai 2006, Gyanendra n’avait plus aucun pouvoir exécutif ou militaire et vivait reclus dans son palais, qui, désormais nationalisé, va être transformé en musée. Il a fait savoir qu’il n’envisageait pas de quitter le Népal, mais on l’imagine difficilement vivant comme un simple citoyen dans ce pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète. Avant son couronnement en 2001, au lendemain du massacre mystérieux de tout le reste de la famille royale, Gyanendra était un puissant homme d’affaires. Selon le journaliste Surya Thapa, auteur de trois livres sur la dernière monarchie hindouiste, il a investi plus de 200 millions de dollars dans 35 entreprises népalaises. Quant au patrimoine à l’étranger, il reste pour l’instant secret.

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