Maroc Telecom : la cession à Etisalat est finalisée

Le groupe français Vivendi a annoncé le 14 mai la finalisation de la cession de ses 53% dans Maroc Telecom à Etisalat, pour 4,138 milliards d’euros. L’émirati devient officiellement le numéro trois des télécoms en Afrique.

Le siège de Maroc Telecom, à Rabat. © DR

Le siège de Maroc Telecom, à Rabat. © DR

Publié le 15 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

L’opération aura duré un an et demi. Lancé fin 2012, le processus de cession des parts de Vivendi dans Maroc Telecom a pris fin le 14 mai par l’annonce officielle par le groupe français de la finalisation de la vente à Etisalat. Le groupe émirati s’offre l’opérateur marocain pour 4,138 milliards d’euros, en ligne avec les termes de l’accord du 5 novembre 2013.

Vivendi, qui a entamé un processus de désengagement de ses filiales dans les télécoms, met ainsi un terme à une aventure de treize ans dans le Royaume chérifien. Le groupe français avait en effet acquis début 2001 35% de Maroc Telecom dans le cadre d’un appel d’offres international. Avant d’augmenter sa participation à 51% en 2005 puis à 53% deux ans plus tard. Dans les derniers mois de 2012, Vivendi avait lancé un processus de désengagement qui avait attiré l’intérêt plus ou moins marqué de plusieurs opérateurs (le sud-coréen KT, le français Orange, le sud-africain MTN, le qatari Ooredoo et Etisalat), malgré le niveau élevé de la valorisation initiale (5,5 milliards d’euros pour 53% du capital). Au final, seuls deux candidats ont déposé des offres fin avril 2013 : Ooredoo et Etisalat. Mais le groupe qatari s’est retiré le 14 juin de la course, en raison – officiellement – de la longueur du processus.

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Maroc Télécom encore plus Africain

Avec la finalisation de l’opération, Etisalat s’offre avec Maroc Telecom une place de choix en Afrique. Le groupe émirati, qui avait déjà été candidat à l’entrée au tour de table de Méditel (finalement décrochée par Orange), gagne en effet une place de numéro un dans l’un des principaux marchés africains, le Maroc. Mais il gagne aussi de nouvelles implantations continentales en Mauritanie, au Mali et au Burkina, pays dans lesquels Maroc Télécom est solidement implanté. Ainsi qu’au Gabon Etisalat était déjà présent. 

Avec les 50 millions de clients en Afrique d’Etisalat et les 35 millions de Maroc Télécom, le nouvel ensemble devient ainsi le deuxième opérateur du continent derrière le sud-africain MTN (environ 130 millions de clients) et le britannique Vodafone (105 millions) mais devant le français Orange et l’indien Airtel.

Au final, Maroc Télécom n’est pas non plus perdant, bien au contraire. Si le temps seulement dira si ce nouvel actionnariat est bénéfique, l’opérateur marocain a d’ores et déjà gagné de nouvelles implantations en Afrique francophone. Le 5 mai dernier, Maroc Telecom a en effet annoncé « avoir signé avec Etisalat un accord en vue d’acquérir ses filiales au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger, en République centrafricaine et au Togo », pour 650 millions de dollars. Le Marocain récupère ainsi en gestion directe d’une dizaine de millions de clients. Le revenu des filiales subsahariennes représentera 44 % du chiffre d’affaires global de l’opérateur, contre 27,2 % actuellement. Maroc Telecom devient ainsi un leader des télécoms en Afrique francophone. 

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Etisalat conserve en direct la gestion des autres filiales africaines, dont le Nigeria, premier marché du continent, où le groupe émirati compte 18,7 millions de clients.

Chronologie de la cession 

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