70 % d’importations
En 2007, Le Maroc a changé de dimension sur la carte de l’automobile mondiale. Ce pays constructeur depuis 1962 est devenu exportateur : 8 000 Logan assemblées sur les chaînes de la Somaca sont parties en direction de la France et de l’Espagne, ce qui a d’ailleurs permis à l’usine de Casablanca de battre son record de production annuelle : 40 000 véhicules. Autre première, le pays a franchi le cap des 100 000 voitures vendues. Enfin, mi-juin, Driss Jettou, Premier ministre pour quelques jours encore, et Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, signaient un accord entérinant la création d’une usine géante à Tanger, avec entrée en production en 2010, 400 000 voitures par an, 6 000 emplois directs et 30 000 emplois indirects créés par les équipementiers qui s’installeront à sa porte.
Il n’était écrit nulle part que la Somaca deviendrait exportatrice en 2007, ni que Renault choisirait Tanger pour bâtir l’usine qui irriguera tout le Bassin méditerranéen en Dacia et petits utilitaires à bas prix de marque Nissan. En revanche, le passage de la barre des 100 000 voitures était inscrit dans la trajectoire à deux chiffres suivie par le Maroc depuis plusieurs années : 68 000 véhicules neufs vendus en 2005 (+ 16 %), 84 000 en 2006 (+ 32 %), puis 103 597 en 2007 (+ 23 %).
Voilà dix ans, le marché automobile marocain était de 30 000 véhicules par an, dont les deux tiers produits par la Somaca et bénéficiant d’une fiscalité privilégiée. Depuis, le rapport s’est inversé : les importations représentaient 70 % des véhicules vendus en 2007. Dans le même temps, le nombre des voitures assemblées par la Somaca et distribuées dans le pays a augmenté aussi : 30 615 l’an passé. Le Maroc a gagné sur les deux tableaux : conformément aux accords de libre-échange passés avec l’Europe, il a abaissé ses barrières douanières pour accroître ses flux commerciaux, sans que l’activité de la Somaca n’en pâtisse, bien au contraire. C’est un cas d’école : protectionnisme d’abord, le temps de jeter les fondations d’une industrie locale, puis passage progressif vers une économie ouverte qui dynamise l’ensemble de l’activité économique.
Le renchérissement du crédit automobile intervenu fin 2007 n’a même pas porté atteinte à la bonne santé d’un marché qui a encore crû de 18 % sur le premier quadrimestre 2008. Alors, les constructeurs chinois, déjà bien implantés en Algérie, ont poussé encore un peu plus vers l’ouest. Leurs ventes restent faibles : 408 véhicules sur les 31 272 distribués au Maroc lors de cette période. Mais leur présence ne l’est plus : sur 41 marques officiellement représentées dans le royaume, 8 sont chinoises. Parmi elles, 3 (Chana, Wuling, Changhe) sont entrées sur le marché marocain depuis le début de l’annéeÂÂÂ
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