Des officiers du FPR accusés de meurtre

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 1 minute.

Dans le cadre de l’enquête menée conjointement par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et le procureur général du Rwanda, quatre officiers de l’armée rwandaise – le général Wilson Gumisiriza, le major Wilson Ukwishaka, les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba – ont été arrêtés le 11 juin à Kigali. Ils seront poursuivis pour leur implication présumée dans le massacre, en juin 1994, de treize hommes d’Église. Parmi les ecclésiastiques assassinés figuraient l’archevêque de Kigali, Vincent Nsengiyumva, ainsi que les évêques de Byumba (Nord) et de Kabgayi (Centre), Joseph Ruzindana et Thaddée Nsengiyumva.
Ces arrestations marquent un tournant dans les rapports entre le TPIR et le gouvernement rwandais, qui s’était jusqu’alors fermement opposé à toute action contre les hommes du Front patriotique rwandais (FPR, au pouvoir) soupçonnés d’avoir commis des crimes entre 1990 et 1994. Elles surviennent juste après que le TPIR a accepté la demande du parquet général du Rwanda de juger lui-même les suspects. Le ministre rwandais de la Justice, Tharcisse Karugarama, a laissé entendre que cette procédure était normale « dans la mesure où les crimes commis au Rwanda doivent être jugés sur place ». Beaucoup se demandent si ce changement d’attitude de Kigali conduira à d’autres poursuites ou si, au contraire, il s’agit simplement pour le TPIR de se débarrasser d’un dossier encombrant à quelques mois de la fin de son mandat. D’autant que, par deux fois, le même tribunal a refusé de transférer un prévenu au Rwanda en doutant de la tenue d’un procès équitable. Quoi qu’il en soit, cette coopération entre juridictions peut contribuer au processus de réconciliation nationale en cours depuis la fin du génocide de 1994.

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