Bénin : le journaliste Ignace Sossou sort de prison après six mois de détention

Le journaliste d’investigation béninois Ignace Sossou est sorti de prison mercredi après avoir passé six mois en détention pour « harcèlement » sur les réseaux sociaux.

Le journaliste béninois Ignace Sossou, tout sourire après sa libération, le 24 Juin 2020. © Photo Valentin SALAKO / AID

Le journaliste béninois Ignace Sossou, tout sourire après sa libération, le 24 Juin 2020. © Photo Valentin SALAKO / AID

Publié le 25 juin 2020 Lecture : 1 minute.

« Je suis un homme libre », a déclaré le journaliste à sa sortie de prison, ajoutant qu’il ne souhaitait pas faire de commentaire sur la procédure. « Le moment n’est pas encore propice pour parler, on aura le temps d’y revenir ».

« L’affaire est toujours devant la justice et je ne peux me permettre de me prononcer davantage », a expliqué Ignace Sossou.

Le plus important était qu’il recouvre d’abord sa liberté

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Le journaliste, qui avait été condamné en appel à six mois ferme et six mois avec sursis, avec une amende de 500 000 francs CFA (environ 762 euros), s’est pourvu en cassation. « Le combat n’est pas terminé, nous allons le poursuivre », a déclaré son avocat, Me Brice Houssou. « Le plus important était qu’il recouvre d’abord sa liberté parce que l’esprit des lois de la République du Bénin, c’est que le journaliste ne doit jamais se retrouver en prison pour ses écrits, ou pour son travail professionnel », a-t-il souligné.

Ignace Sossou avait été interpellé le 19 décembre 2019 à son domicile par des éléments de l’Office central de répression de la cybercriminalité, avant d’être placé sous mandat de dépôt fin décembre. La veille de son arrestation, le journaliste avait posté sur ses pages Facebook et Twitter des propos attribués au procureur de la République Mario Metonou, intervenant lors d’une conférence organisée à Cotonou par l’Agence française de développement médias (CFI, dépendant du ministère français des Affaires étrangères) pour débattre des « fake news ».

Les propos relayés semblaient plutôt critiques de l’attitude du pouvoir béninois vis à vis de la liberté d’expression. « La coupure d’Internet le jour du scrutin (législatif) du 28 avril est un aveu de faiblesse des gouvernants », aurait notamment déclaré le procureur, qui n’a pas publié de démenti par la suite.

Le journaliste travaille pour le média en ligne Bénin web TV, et collabore avec plusieurs collectifs comme le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Réseau 3i (Initiative, Impact, Investigation).

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