Croissance à deux chiffres

À l’exception de l’Afrique du Sud, en légère baisse, les ventes de voitures neuves sur les cinq pays que nous avons étudiés affichent de fortes progressions.

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Souvent prédit, longtemps différé, l’envol du marché automobile en Algérie, au Maroc et en Tunisie s’est produit au début de la décennie, et se confirme année après année. En 2007, les trois pays ont à nouveau connu une croissance à deux chiffres. L’Algérie a ainsi passé pour la première fois le cap des 200 000 voitures neuves diffusées dans l’année, et le Maroc celui des 100 0000, tandis que la Tunisie frôlait les 40 000 véhicules vendus. Si Jeune Afrique suit régulièrement l’évolution des ventes dans ces trois pays et les commente depuis trois ans, c’est en revanche la première fois que nous sommes en mesure de publier le détail des ventes pour deux marchés d’Afrique subsaharienne francophone, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Selon nos interlocuteurs, ces deux marchés sont eux aussi en progression significative, même si les ventes annuelles plafonnent à quelques milliers d’exemplaires par an.

Dynamisme Algérien
Des marchés du Maghreb, l’Algérie est celui qui a connu ces dernières années la plus forte progression, car la rivalité commerciale entre constructeurs tire les tarifs vers le bas : le marché automobile (115 000 voitures en 2004) a presque doublé en l’espace de trois ans. Et la Tunisie (28 000 en 2004) est celui qui a augmenté le moins : + 40 %.
Mais il est un autre critère. L’industrie automobile algérienne est aujourd’hui inexistante : pas d’usine, peu de sous-traitants. Tandis que les quotas d’importation accordés aux constructeurs au prorata de leurs investissements locaux ont favorisé l’émergence en Tunisie d’une industrie de la sous-traitance qui emploie aujourd’hui environ 25 000 personnes, le Maroc a préféré miser sur une usine, la Somaca, créée en 1962. Il l’a soutenue financièrement pendant des décennies, directement ou par des exemptions douanières. Ces efforts ont fini par payer. Depuis son rachat en 2003 par Renault, qui y assemble notamment des Logan, la Somaca est sortie de l’ornière. Désormais, le Maroc peut abaisser ses barrières douanières et vivifier son marché sans attenter à la santé de la Somaca.
Donc, trois pays voisins, avec peu ou prou les mêmes besoins automobiles, mais trois stratégies conformes à leurs moyens, à leur culture. Les constructeurs chinois l’ont bien compris. Ils sont d’abord allés en Algérie, marché le plus vaste et le plus ouvert. Depuis un an, ils ont pris pied au Maroc. La prochaine étape s’appelle Tunisie. Mais ne pourra procéder que d’un accord entre autorités chinoises et tunisiennes.

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