Courrier des lecteurs

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 5 minutes.

Bush et Obama : même combat ?
– Dès le lendemain de sa victoire sur Hillary, Barack Obama a fait allégeance à l’Aipac, le lobby sioniste américain. D’ailleurs, on peut se demander pourquoi il a fait sa déclaration de soumission debout et non à genoux. Il s’est prêté à ce jeu pour convaincre moins de 2 % des électeurs. Sur ce point, il est dans la droite lignée de ses prédécesseurs. Est-ce ainsi que commence le changement qui constitue le thème principal de ses discours ? D’autant que ses relations avec le monde arabo-islamique ont déjà du plomb dans l’aile. Sur ce sujet, il ne faut s’attendre à aucune amélioration par rapport à celle qui prévaut actuellement avec George Bush. On ne prend pas les mêmes, mais on recommence ! Par conséquent, permettez-moi de ne pas participer à l’engouement général pour le candidat Obama.
Jean-Michel Baryla, Puteaux, France

Salut d’un admirateur
– Étudiant en communication d’entreprise, je suis un jeune Ivoirien amoureux de Jeune Afrique, que je n’hésite pas un seul instant à lire. Naturellement, c’est par l’éditorial « Ce que je crois » de Béchir Ben Yahmed que je commence à chaque fois ma lecture, car il y dit, en très peu de mots, des vérités et des analyses poignantes. Pour tout cela, je tiens à le remercier, et je prie pour pouvoir lui ressembler un jour. J’admire aussi le fait qu’il soit resté un travailleur acharné, bien qu’il ait confié la maison J.A. à François Soudan.
Seydou Dao, par courriel

la suite après cette publicité

Réponse :
Je vous remercie de votre « salut d’un admirateur ».
Je suis, bien sûr, sensible à votre compliment.
Vous avez raison de vouloir être un travailleur acharné. C’est la clé de la réussite.
Avec mes encouragements.
Béchir Ben Yahmed

Tyran noir, juges blancs
– L’éditorial de Béchir Ben Yahmed intitulé « Le tournant Bemba » (J.A. n° 2473) m’a mis mal à l’aise. Voir un tyran africain jugé par un tribunal composé de juges blancs (le juge noir n’est-il pas là pour le décor ?) me révolte ! Un ex-dictateur africain devrait rendre des comptes à la justice de son peuple et ne devrait pas être tenu en respect par la peur d’une juridiction blanche. Et si la CPI devait dorénavant officier en Afrique et que tous les tyrans et criminels de guerre – Noirs comme Blanc – y passaient ?
Abada Nasri, Marseille, France

La Nakba et l’État d’Israël
– Je vous écris en référence à l’article « Une autre Nakba », daté du 6 avril 2003, que j’ai consulté sur votre site Internet. Je vous cite : « Catastrophe » en arabe : terme par lequel les Palestiniens désignent la création de l’État d’Israël, en mai 1948 ». Le terme « Nakba » ne désigne pas la création de l’État d’Israël, le 14 mai 1948, mais bien la douleur de notre exil, qui commence le lendemain, c’est-à-dire le 15 mai. Si nous vivons toujours la Nakba, ce n’est pas parce qu’Israël existe mais parce qu’aucune justice ne nous a été rendue. Lier la Nakba à l’existence d’Israël, et non à notre exil, signifie adopter le point de vue israélien.
Jasmine Higazi, Palestine

Bon point pour la Mauritanie
Je suis un Africain engagé et tout ce qui se passe sur mon cher continent m’intéresse. Je suis très content de l’évolution de la Mauritanie et cela mériterait que vous lui accordiez une certaine importance, notamment en ce qui concerne le secteur pharmaceutique, qui a fait un bond extraordinaire :
1) Éradication du marché noir, qui représentait près de 70 % du marché pharmaceutique mauritanien.
2) Diminution des faux médicaments, qui constituaient plus de la moitié des médicaments en circulation.
Avec l’absence totale de médicaments dans la rue, la Mauritanie est devenue un cas d’école en Afrique. Elle a réussi là où un grand pays comme le Nigeria a échoué. Et je souhaite que tous les partenaires au développement continuent d’aider ce pays exemplaire.
Sidi Fall, par courriel
La Tunisie n’est pas raciste !
n Je suis stupéfait par l’article sur le « blues » des fonctionnaires de la BAD en Tunisie (J.A. n° 2473). Allons bon ! Voilà que tous les Tunisiens sont xénophobes et racistes ! Mais où donc êtes-vous allé cueillir de telles inepties ? Heureusement que vous avez tout de même eu l’élégance de rappeler que la Tunisie fut l’un des premiers pays au monde à avoir aboli l’esclavage en 1846. Et que les comportements de certains Subsahariens de la BAD n’ont pas toujours été exemplaires.
La Tunisie n’est ni xénophobe ni raciste. Elle a accueilli cette prestigieuse institution africaine, la BAD et son personnel, avec joie et honneur, dans la même disposition d’esprit qu’elle avait accueilli autrefois le GPRA, l’OLP, les leaders de l’Angola ou de l’Afrique du Sud, etc. Elle a même envoyé des Casques bleus dès l’aube de l’indépendance au Congo-Léopoldville et partout en Afrique.
Le problème évoqué dans l’article se situe assurément autre part. Il serait grave, à mon humble avis, de transférer les problèmes communautaires de la Côte d’Ivoire en Tunisie. D’un autre côté, on pourrait comprendre la mélancolie due à l’éloignement de ce personnel, mais c’est aussi son choix. Pour votre information, en Tunisie, le terme oussif ne veut pas dire « serviteur, esclave », mais tout simplement « noir ». Kahlouch aurait même une consonance fort sympathiqueÂ
Vous auriez dû interroger les Tunisiens pour savoir que les confréries noires se manifestent régulièrement en toute liberté et qu’elles sont fort appréciées. Qu’il existe en Tunisie des ministres, des députés, des ingénieurs et des médecins noirs, des deux sexes, avec exactement les mêmes droits. Que les étudiants africains peuplent les amphis des universités et sont grandement estimés. Je vous invite donc à examiner objectivement tous les aspects de cette question, et revenir en Tunisie, s’il le faut.
Col. (R) Azzedine Chadi, Tunisie

la suite après cette publicité

Réponse :
Ce reportage portait sur le ressenti des employés subsahariens de la BAD victimes de comportements racistes, et non sur la situation des Noirs en Tunisie. Pour autant, je n’ai jamais écrit que la Tunisie était raciste : le comportement de quelques-uns ne peut être imputable à l’ensemble d’une nation. Le racisme, hélas, est présent partout. Quant au terme de oussif, le dictionnaire le traduit bien par « serviteur ». Concernant le racisme au Maghreb, je vous invite à (re)découvrir le dossier que J.A. avait consacré à cette question en 2004 (J.A.I. n° 2266 et J.A.I. n° 2270).
S.K.-G.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires