Cinquante marques, dont seize chinoises !

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Pour la première fois de son histoire, le marché automobile algérien a franchi en 2007 la barre des 200 000 véhicules au terme d’une année marquée par une progression de 36 %. Quatre raisons concourent à cette croissance exceptionnelle. Primo, l’effet bénéfique sur les ventes de voitures neuves de l’interdiction d’importer en Algérie des véhicules de moins de trois ans. Secundo, les crédits désormais accordés par des banques privées, notamment Cetelem, après que la Caisse nationale d’épargne populaire, qui avait amorcé la pompe pendant deux ans, a cessé de soutenir les achats automobiles en 2005. Tertio, les devises apportées au pays par la flambée du prix du pétrole. Enfin et surtout, un climat de confiance revenu. En témoigne l’augmentation constante du nombre de constructeurs officiellement présents en Algérie : ils sont aujourd’hui près de cinquante. Dont seize marques chinoises ! JAC était venu en éclaireur en 2001, suivi de Chery, Faw, Force Motors, Chana, BYD, etc. Le mouvement n’est pas terminé : Haima vient d’entrer en Algérie. Au cumul, les marques chinoises occupaient ainsi en 2007 plus de 10 % du marché algérien. Elles se sont spécialisées dans les véhicules à petit prix, notamment des utilitaires légers. Dans ce dernier secteur, elles sont sans concurrence en attendant l’arrivée, prévue pour début 2009, de la version pick-up de la Dacia Logan.
En attaquant le marché par le bas, les marques chinoises sont en train de répéter la stratégie qui avait permis aux constructeurs coréens de s’implanter voilà une décennie : Daewoo (aujourd’hui Chevrolet) avait occupé la première place en Algérie en 1999, Hyundai a maintenant pris le relais.
Le marché automobile algérien est dominé par les véhicules à bas prix et les pick-up 4×4. Dans la première catégorie brillent les Maruti 800 et Alto (12 547 exemplaires), la Chevrolet Aveo (16 071 ex.), la Hyundai Atos (10 406 ex.) et la Dacia Logan (9 090 ex). Dans la seconde, le Toyota Hilux (13 655 ex.) ou le Nissan pick-up (4 226 ex.). N’ayant aucun de ces deux types de véhicules en devanture, les constructeurs français ont perdu la suprématie qu’ils exerçaient jadis en Algérie mais se maintiennent néanmoins dans le haut du classement, non loin des deux leaders, Hyundai et Toyota : Renault occupe la troisième position, et Peugeot la cinquième.
Deux défis attendent maintenant l’Algérie : la réouverture progressive du marché aux importations de véhicules d’occasion récents, qui correspondent à un besoin, et le passage de pays consommateur d’automobiles à pays producteurÂÂÂ C’est un vieux rêve algérien, avivé par l’annonce de la création par Renault d’une usine géante à Tanger. Certes, l’Algérie n’a pas de grand port en eau profonde, ni d’industrie de sous-traitance automobile. Mais avec un marché intérieur de plus de 200 000 unités par an, elle est désormais en mesure d’intéresser un constructeur. Qui sera le premier à bâtir une usine en Algérie : Hyundai, Iran Khodro ouÂÂÂ une marque chinoise ?

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