Boureima Badini

Représentant spécial du président Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire, chargé du suivi de l’accord de Ouagadougou.

Publié le 16 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : L’élection présidentielle se tiendra-t-elle à la date prévue ?
Boureima Badini : Presque toutes les conditions sont réunies. La dernière avancée importante est l’accord entre les acteurs « techniques » : la société française Sagem et l’Institut national de la statistique (INS). Le recensement et l’identification des électeurs vont pouvoir commencer. Nous devrions disposer de listes électorales provisoires au plus tard le 30 août.

Mais il reste des obstaclesÂ
Ils sont essentiellement financiers. La marge de manÂuvre de l’État ivoirien est plus que réduite. Malgré les contributions des partenaires au développement, il reste un trou de plus de 10 milliards de F CFA (15,2 millions d’euros) qu’il va bien falloir combler. Mais la volonté de la Côte d’Ivoire de sortir de la crise est telle que cette somme sera trouvée.

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Apparemment, le programme « désarmement-démobilisation-réinsertion » (DDR) piétineÂ
C’est sans doute là que l’insuffisance du financement se fait le plus sentir. Les forces loyalistes ont pu être regroupées, mais la réinsertion des rebelles suppose la mise en place d’un programme spécifique. Une partie d’entre eux ont été intégrés à l’armée nationale, mais la majorité n’a toujours pas été démobilisée.

Plus que les combattants, les anciens officiers des Forces nouvelles ne constituent-ils pas une menace pour le processus ?
Il y a entre eux des divergences de vues, c’est certain. Mais chacun doit avoir à l’esprit l’échéance qui attend la Côte d’Ivoire.

Le Burkina participe-t-il de cette volonté d’aller de l’avant en offrant l’hospitalité à l’un de ces ex-officiers, Zakaria Koné ?
Le Burkina joue le rôle de facilitateur pour lequel il a été mandaté par l’Union africaine, la Cedeao et le Conseil de sécurité. Chaque fois qu’il nous sera possible de favoriser le dialogue et la concertation afin d’enraciner la paix, nous le ferons. C’est en ce sens qu’il faut comprendre cette offre.

Les résultats de l’éventuel scrutin seront-ils acceptés par toutes les forces en présence ?
Le principal est que ces élections soient transparentes et démocratiques, qu’elles permettent à chacun d’exprimer librement son choix. Le rapporteur spécial du secrétaire général des Nations unies élabore actuellement des critères de certification qui devront impérativement être respectés. Si tel est bien le cas, il n’y a aucune raison pour que les résultats soient contestés.

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