Côte d’Ivoire : l’exil très politique de Noël Akossi-Bendjo (1/4)

« Ces maires africains fauchés en plein vol » (1/4) – Accusé de détournement de fonds, Noël Akossi-Bendjo, l’ancien élu du Plateau, la plus riche commune d’Abidjan, vit en exil à Paris. Autrefois tenté par la magistrature suprême, il a remisé ses ambitions au placard. Cadre du PDCI, il soutient désormais la candidature de Bédié à la présidentielle.

Noël Akossi-Bendjo, ancien maire PDCI du Plateau, en mai 2019, à Paris, où il vit en exil. © Vincent FOURNIER/JA

Noël Akossi-Bendjo, ancien maire PDCI du Plateau, en mai 2019, à Paris, où il vit en exil. © Vincent FOURNIER/JA

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Publié le 30 juin 2020 Lecture : 6 minutes.

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[Série] Ces maires africains fauchés en plein vol

Noël Akossi-Bendjo, Léhady Soglo, Khalifa Sall, Adama Sangaré… Ils ont présidé au destin de grandes villes d’Afrique de l’Ouest et, à chaque fois, la chute a été brutale. Portraits croisés de quatre élus qui, du Sénégal au Bénin, en passant par la Côte d’Ivoire et le Mali, ont côtoyé les sommets avant de sombrer.

Sommaire

À Abidjan, le Plateau est une commune à part. Elle compte moins de 10 000 résidents, mais concentre l’essentiel du pouvoir économique et politique. Elle raconte les paradoxes de l’économie ivoirienne, ses forces et ses faiblesses, ses fortunes tape-à-l’oeil aussi bien que sa pauvreté galopante. Tous les jours, les sirènes des convois du chef de l’État et des membres du gouvernement retentissent. Tous les jours, au volant de leurs voitures ou entassés dans des minibus, des milliers d’Ivoiriens quittent les quartiers nord de la ville pour venir y travailler.

Cadre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Noël Akossi-Bendjo en fut le tout-puissant maire pendant plus de dix-sept ans. Il y avait son club de cigares, régnait sur son électorat traditionnel ébrié et maîtrisait parfaitement ses particularités électorales.

Et puis, tout s’est brusquement écroulé en août 2018 : en mission en Europe, il est soudainement révoqué pour des soupçons de détournement de fonds publics, faux et usage de faux. Sur le conseil de ses avocats, il choisit de ne pas rentrer à Abidjan. Onze mois plus tard, la justice ivoirienne le condamne à vingt ans de prison ferme et à plus de 10 milliards de francs CFA (environ 16 millions euros) d’amende.

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