Côte d’Ivoire – Kouadio Konan Bertin : « Ma candidature est une chance pour le PDCI »
Déjà candidat indépendant à la présidentielle de 2015 contre l’avis d’Henri Konan Bédié, KKB va une nouvelle fois à l’encontre de son mentor en briguant, comme lui, l’investiture du PDCI-RDA pour la présidentielle.
Certains ne comprennent pas qu’il ose encore défier le « Vieux ». D’autres, lui reconnaissent un certain courage. Kouadio Konan Bertin, dit KKB, est lui convaincu du bien-fondé de sa démarche.
À 51 ans, l’ex-député de Port-Bouët va donc une nouvelle fois défier celui qu’il appelle son « père » : Henri Konan Bédié, 86 ans et hégémonique président de leur formation, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire – Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA). Après s’être présenté en indépendant à la présidentielle de 2015 contre son avis – Bédié avait alors choisi de se ranger derrière Alassane Ouattara -, KKB récidive en annonçant qu’il brigue, comme lui, l’investiture du parti à la prochaine présidentielle.
De quoi tendre les relations déjà complexes entre les deux hommes, mais aussi relancer le débat sur la démocratie interne au PDCI-RDA et la candidature critiquée de Henri Konan Bédié. De son côté, KKB assume son choix et n’entend pas baisser les bras.
Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous décidé de présenter votre candidature à l’investiture du PDCI pour l’élection présidentielle ?
Kouadio Konan Bertin : Après 74 ans d’existence, le PDCI-RDA ne peut avoir formé qu’un seul cadre capable de gouverner la Côte d’Ivoire. Il me semble que le temps des candidatures uniques est révolu. Ma candidature a le mérite de nourrir le débat démocratique interne au PDCI-RDA qui, pour moi, doit mériter le nom qu’il porte en donnant l’exemple.
En 2015, j’ai proposé un projet présidentiel au peuple ivoirien sans obtenir le soutien de mon parti. Aujourd’hui, ce projet est arrivé à maturation. Et pour le mettre en application, j’ai besoin du soutien de mon parti. Ma candidature, je l’offre au PDCI-RDA comme une opportunité de mobiliser les milliers de jeunes qui ont soif de changement et de rajeunissement. Il faut aussi construire le monde d’après la pandémie de Covid-19. Or, nous ne construirons pas ce nouveau monde avec des matériaux du monde ancien. Voici le sens de ma candidature, qui est une chance pour le PDCI-RDA.
Personne ne prendrait le risque de parcourir une distance aussi longue qu’Abidjan-Korhogo en voiture sans prévoir un pneu de secours
Ce faisant, vous vous opposez à Henri Konan Bédié, qui brigue aussi l’investiture du parti pour la présidentielle…
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