Lahcen Haddad : « Nous encourageons les Marocains à voyager dans le royaume »
Si les étrangers représentent une large majorité des visiteurs, les autorités veulent développer la clientèle locale. Lahcen Haddad, ministre du Tourisme du Maroc a répondu aux questions de « Jeune Afrique ».
Jeune Afrique : La diversification géographique du tourisme semble patiner. Et le développement des nouvelles stations balnéaires a pris du retard. Pourquoi ?
Lahcen Haddad : Marrakech reste la fenêtre du Maroc sur le monde et Agadir la première station balnéaire du pays. Il est normal qu’elles représentent les deux tiers des nuitées. Même si nous souhaitons développer d’autres destinations, les capacités hôtelières de ces deux villes phares sont encore appelées à croître.
Marrakech reste la fenêtre du Maroc sur le monde et Agadir la première station balnéaire du pays.
Concernant le tourisme balnéaire, nous avons repensé le plan Azur. Nous terminons le tour de table pour finaliser la station de Lixus, près de Tanger. Nous misons aussi sur le développement du tourisme d’affaires à Casablanca et à Tanger, où de grands projets sont en gestation pour augmenter les capacités. Mais dans la région de Fès et Meknès, au Moyen-Atlas, je reconnais que nous devons faire un effort pour mettre en avant les possibilités dans le domaine culturel.
Alors que les professionnels du tourisme réclament l’augmentation du nombre de liaisons aériennes, le Maroc vient d’instaurer une taxe sur les billets d’avion. Cette mesure n’est-elle pas contre-productive ?
Cette taxe, mise en place progressivement depuis le 1er avril, peu onéreuse [100 dirhams, soit moins de 9 euros, par passager en classe économique], n’empêchera pas le nombre de liaisons aériennes de croître.
La fréquence des vols vers le Maroc devrait cette année augmenter de 23 % par rapport à 2013, avec une multiplication des rotations vers Marrakech (+ 20 % de vols) et Agadir (+ 38 %). Un réel progrès principalement dû à l’arrivée de compagnies allemandes à bas coût, comme Air Berlin.
Quel est le poids des touristes marocains ?
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Leur nombre est en progression : ils représentent 28 % des nuitées, soit 3 points de plus qu’en 2011. Grâce aux nouvelles autoroutes, les urbains de la zone de Casa-Rabat sont nombreux à se rendre à Marrakech ou dans le Nord. C’est une clientèle qui dépense souvent plus que les Européens.
Nous cherchons à les encourager, en adoptant un nouveau calendrier de vacances scolaires – qui permettra d’étaler la saison -, en créant des chèques vacances, et grâce au produit Biladi [« mon pays »], qui propose des vacances à prix accessibles dans des stations balnéaires.
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