Messieurs, arrêtez les frais !

Deux études récentes en témoignent : la poursuite de la crise au pays d’Houphouët aurait des conséquences catastrophiques sur les économies de l’ensemble de la sous-région. L’avertissement aux hommes politiques est clair…

Publié le 18 juin 2003 Lecture : 1 minute.

Comment convaincre les protagonistes de la crise politique ivoirienne de l’absolue nécessité de faire la paix, maintenant ? La lecture de l’étude que la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) viennent de consacrer aux conséquences économiques du conflit pourrait constituer un salutaire électrochoc. De même que le rapport récemment publié par l’Agence française de développement (AFD) sous le titre « Perspectives économiques et financières des pays de la zone franc ».
Les économistes ont sorti les calculettes et rendu leur copie : l’insurrection déclenchée le 19 septembre 2002 et la situation de ni guerre ni paix qui s’est ensuivie ont déjà fait beaucoup de mal à l’économie ivoirienne. Et à celles de ses voisins enclavés, privés de leur voie d’accès naturelle à la mer. Les dégâts seront plus dévastateurs encore si la réconciliation nationale ne s’inscrit pas dans la durée et si les déclarations, tantôt modérées tantôt enflammées, des uns et des autres continuent de traduire un climat de méfiance.
Mais la Côte d’Ivoire, dont les ressources matérielles et humaines potentielles restent considérables, a la capacité de retrouver une place économique centrale au sein de l’Afrique de l’Ouest francophone, comme en témoignent les prévisions de croissance pour l’année prochaine. Au-delà de la sécheresse des chiffres, les études de l’Uemoa et de l’AFD sonnent comme un (ultime ?) avertissement aux politiques. En substance, le message est le suivant : oui, il est encore temps d’arrêter les frais. À force de jouer avec le feu, les richesses de la maison Côte d’Ivoire finiront par partir en fumée et personne n’a rien à y gagner. La balle est donc dans votre camp !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires