La Belgique, toujours dans le déni de son histoire coloniale
Alors que le roi Philippe de Belgique vient de présenter « ses plus profonds regrets pour les blessures » infligées lors de la période coloniale en RDC, peu nombreux sont les Belges connaissant l’histoire coloniale de leur pays. Une situation qui crée la frustration et la colère d’une partie de la population, désireuse de lever le voile sur cette époque.
Avant de publier son livre le 14 mai dernier, Nadia Nsayi ne se doutait pas qu’elle allait prendre les devants de l’actualité. Son ouvrage, Fille de la décolonisation, retrace certes son histoire – sa naissance au Congo en 1984, son arrivée en Belgique à l’âge de 5 ans, son intégration à l’adolescence et l’âge adulte dans une nouvelle société dont elle a dû se familiariser avec les codes. Mais dans son texte, il est surtout question de son identité à elle, la métisse, « avec son aspect de Belgo-Congolaise imprimée sur la peau ». Comme tiraillée entre deux cultures, avec le sentiment implicite au cours de certaines périodes de sa vie de devoir faire un choix.
Tiraillée entre deux cultures
« Je suis devenue noire en Belgique, confie-t-elle timidement. Même si j’ai réalisé toute petite que j’étais la seule Noire à l’école, c’est véritablement à l’université que mes questionnements identitaires se sont réveillés. J’ai rencontré d’autres personnes de culture africaine et en échangeant au fil du temps avec eux, j’ai commencé à creuser mes origines culturelles. Et c’est en me documentant moi-même que j’ai découvert les liens sensibles qui reliaient la Belgique au Congo. »
Panser les plaies
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