L’argent n’est pas tout

Publié le 18 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

L’hebdomadaire britannique The Economist se réjouit que des contributions financières à la lutte contre le sida soient « en route ». Il ajoute, cependant : « L’argent est toujours le bienvenu, mais on peut se demander s’il sera bien dépensé. » Et il cite l’exemple de l’Afrique du Sud, dont 11 % des 45 millions d’habitants vivent avec le VIH.
« Le manque d’argent n’est pas à l’heure actuelle la principale difficulté, écrit The Economist. Le gouvernement Mbeki se refuse à utiliser des ressources déjà disponibles. » Selon un diplomate d’un pays donateur, « il y a toute l’aide qu’on veut pour lutter contre le sida. Le secteur privé, les laboratoires pharmaceutiques et les donateurs rivalisent à qui mieux mieux. Le vrai problème est la capacité d’absorption, pas les ressources extérieures. » « Plus délicat, l’Afrique du Sud n’a aucune intention de procéder à une large distribution des médicaments antirétroviraux tant qu’elle n’a pas toutes les garanties concernant les coûts à long terme, la dépendance à l’égard de firmes étrangères et la sécurité. Un réexamen du système est prévu avant la fin de juin, mais on ne prévoit pas de changements fondamentaux. En 2002, le Fonds mondial a essayé de court-circuiter le gouvernement et de donner de l’argent aux responsables provinciaux de la lutte antisida, mais il s’est heurté au veto du ministère de la Santé. […]
« Les limites imposées par les pays donateurs à l’importation et à l’utilisation de médicaments génériques bon marché fabriqués au Brésil ou en Inde sont également mal vues. Le 2 juin, Trevor Manuel, ministre des Finances d’Afrique du Sud, déclarait que les nouvelles contributions financières « finiront dans les poches des laboratoires pharmaceutiques américains » si l’on n’organise pas un large accès aux génériques. Un accord sur une réduction du prix des médicaments serait plus efficace, selon lui, que cet argent. » En outre, beaucoup de pays africains n’ont pas, comme l’Afrique du Sud, un système de santé bien organisé et qui fonctionne. « Ils ne sont pas en mesure d’utiliser l’aide étrangère, lorsqu’elle arrive. Sans infirmières, sans médecins, sans routes et sans moyens de communication convenables, des pays comme la Tanzanie ont du mal à absorber et à dépenser efficacement l’argent des donateurs.
» Conclusion : « Le gâteau est plus gros, mais il n’est pas plus facile à découper pour autant.

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