L’appel de Durban

La ville sud-africaine a accueilli, du 11 au 13 juin, le XIII e Forum économique mondial (WEF) consacré au continent. Au coeur des débats : le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.

Publié le 17 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Plusieurs chefs d’État africains ont participé, du 11 au 13 juin, à Durban, sur la côte est de l’Afrique du Sud, au XIIIe Forum économique mondial (WEF, en anglais) sur l’Afrique. Parmi eux, le Sénégalais Abdoulaye Wade, le Nigérian Olusegun Obasanjo et leur hôte, Thabo Mbeki, tous trois considérés comme les principaux architectes du Nepad. Mais c’est le Mozambicain Joaquim Chissano qui a fait mouche dès l’ouverture des discussions : « Je pense qu’il existe suffisamment de ressources pour reconstruire l’Irak ET pour renforcer l’aide à l’Afrique. » Soit une critique à peine voilée des priorités des pays développés. Négliger le continent, a-t-il insisté, « aura un impact sur la stabilité mondiale. […] Ce manque d’attention se retournera contre le monde développé. »

D’où la nécessité, réaffirmée par la majorité des six cents participants au Forum, de soutenir le Nepad, adopté en octobre 2001 (82 % d’entre eux le considère comme la clé de la réussite future de l’Afrique). Ce qu’ont accepté de faire les huit pays les plus industrialisés (G8). Encore faut-il que les États africains leur donnent des gages de bonne gouvernance et promeuvent la démocratie. Le classement de vingt et un États du continent selon leur degré de corruption, publié le 11 juin par le WEF, tombe donc à point nommé. En tête, le Botswana, dont le WEF salue la qualité des institutions publiques, talonné par la Tunisie, la Gambie et l’Afrique du Sud servie, elle, par une lutte efficace contre la corruption. En queue de peloton, le Zimbabwe (16e) qui pâtit du peu d’indépendance de son appareil judiciaire, le Nigeria (20e), et le Tchad (21e), qui a le triste privilège de recueillir les plus mauvaises notes en matière de lutte contre la corruption et de respect des contrats et de la loi.

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Pas de quoi toutefois ébranler la confiance des délégués réunis à Durban : 80 % d’entre eux estiment que les perspectives économiques de l’Afrique s’améliorent. Reste, comme l’a souligné Haiko Alfeld, directeur du WEF, « à réussir la mise en oeuvre du Nepad. L’Afrique et ses habitants le considèrent de manière très positive, mais il leur tarde de voir les choses bouger ».

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