Industriels, unissez-vous !

La sous-région doit progresser sur le chemin de l’intégration si elle veut réduire l’écart qui la sépare de l’Europe et des États-Unis.

Publié le 17 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Selon une étude sur « la performance industrielle en Afrique du Nord », publiée le 3 juin par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), la valeur ajoutée manufacturière (VAM) par habitant des cinq pays du Maghreb (plus l’Égypte) est passée de 155 dollars (en prix constants) en 1980 à 206 dollars en 2001, contre, respectivement, 3 660 et 5 036 dollars durant la même période pour les pays industrialisés. La comparaison avec les performances des pays d’Asie du Sud-Est et, surtout, de la Chine (qui a multiplié sa VAM par cinq en moins de vingt ans), n’est guère plus avantageuse. Conclusion : les industriels nord-africains ont encore du pain sur la planche pour réduire l’écart qui les sépare de leurs homologues européens et américains.

Partant de ce constat, experts, opérateurs privés et représentants d’organisations régionales de coopération et de financement (UMA, CEA, BAD, CEN-SAD…) se sont réunis, les 9 et 10 juin, à Rabat, au Maroc, sous l’égide de la Conférence des ministres africains de l’industrie (Cami). Mission : évaluer les performances industrielles de l’Afrique du Nord et étudier les moyens de les améliorer, surtout dans les secteurs du textile-habillement, des agro-industries, des équipements de transport et du bâtiment et travaux publics.

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« Les pays d’Afrique du Nord disposent d’une base de compétences et d’une infrastructure satisfaisantes ainsi que d’un bon accès à la technologie étrangère, a constaté Cheikh Tidiane Sakho, directeur adjoint du bureau Afrique de l’Onudi. Mais leurs infrastructures et leurs structures d’exploitation restent inadaptées à la modernisation, et leur effort technologique est encore faible. » Malgré ces insuffisances, la sous-région peut devenir une locomotive pour le reste du continent, grâce notamment à sa proximité avec l’Union européenne et aux bénéfices qu’elle tire de la coopération euro-méditerranéenne. Elle doit cependant préserver ses parts de marché régionales et appliquer les accords existants en matière de liberté de circulation des personnes, des biens et des capitaux.
En poste depuis seulement six mois, le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Télécommunications, Rachid Talbi el-Alami, un énarque issu du Rassemblement national des indépendants (RNI), a répété, au cours des trois jours de travaux, qu’en cette ère de mondialisation et d’ouverture des marchés le développement industriel ne peut plus être mené sur un plan strictement national. « Il faut donc identifier des opportunités de partenariat et de complémentarité industrielle au niveau de la sous-région », a-t-il expliqué. La « Déclaration de Rabat », publiée à l’issue des travaux, a souligné la nécessité de soutenir cette coopération horizontale dans les domaines de la formation spécialisée, de l’échange d’expertise technique, de l’harmonisation des normes, des législations et des politiques industrielles.

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