Gusmão sur un nuage
De passage en France, où il a reçu le prix Houphouët-Boigny, le président timorais a aussi eu la satisfaction de voir son pays admis au sein de l’Unesco et du groupe ACP.
Publié le 17 juin 2003 Lecture : 1 minute.
Élu le 14 avril 2002 premier président du Timor oriental, petit territoire asiatique de 19 km2 pour quelque 730 000 habitants, Xanana Gusmão, de son vrai nom José Alexandre Gusmão, 57 ans, effectue, du 7 au 19 juin, une tournée en France, au Portugal et aux États-Unis.
À Paris, où il a séjourné du 8 au 11 juin, le numéro un timorais a reçu le prix Félix-Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix. Le jury international qui décerne cette récompense, instituée en 1989 par l’Unesco, a rendu hommage à son « combat pour la dignité humaine et à sa conduite qui a élevé l’esprit humain non seulement dans la région, mais aussi dans le monde ». Le prix Félix-Houphouët-Boigny est doté d’une enveloppe de 122 000 euros, d’un diplôme de paix et d’une médaille. Au Portugal et aux États-Unis, Gusmão recevra deux autres prix pour son combat en faveur des droits de l’homme et de la démocratie. Le président timorais à d’autres raisons d’être satisfait de sa tournée : son pays est devenu officiellement membre de l’Unesco et du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP).
Gusmão a remercié le président Jacques Chirac : Paris avait fourni six cents hommes au contingent des Nations unies dépêché au Timor en septembre 1999 pour accompagner le processus d’indépendance.
Lors de sa tournée, l’ancien résistant a appelé les investisseurs à venir visiter son pays et les chefs d’État à le soutenir dans son action. Le Timor oriental, avec un revenu quotidien par tête de 1 euro, est certes condamné, pour le moment, à vivre de l’assistance internationale, mais il pourrait, à terme, tirer profit de sa situation géographique, à la frontière entre le Sud-Est asiatique et le Pacifique-Sud, qui en fait un territoire stratégique.
