Espionnage : les amours d’un ministre

Publié le 18 juin 2003 Lecture : 1 minute.

Un ministre britannique imprudent dans le choix de ses amies, un jeune mannequin londonien excessivement accueillant et un séduisant attaché naval soviétique, tels sont les personnages de l’affaire « Profumo ». C’est un scandale dont on hésite à prévoir encore toutes les proportions mais qui menace d’ores et déjà l’existence du gouvernement britannique.
De jour en jour, en fait, les conséquences les plus graves de l’affaire apparaissent plus clairement ; de jour en jour, il se révèle que le scandale dépasse la personne du seul ministre de la Guerre démissionnaire [John Dennis Profumo] pour affecter le gouvernement de Harold McMillan et le Parti conservateur tout entier.
Le reproche que les travaillistes adressent au Premier ministre est d’avoir laissé compromettre, par sa légéreté ou sa négligence, la sécurité publique de la Grande-Bretagne. Il est inadmissible, estiment-ils, que McMillan n’ait pas été au courant des relations par trop intimes qu’entretenait M. Profumo avec Miss Keeler. Il est encore plus grave, s’il était au courant, qu’il ait « couvert » cette liaison alors que la jeune femme accordait simultanément ses faveurs à un membre de l’ambassade d’URSS en Grande-Bretagne.
L’enjeu dépasse de très loin le débat parlementaire. Ce qui est désormais en cause, c’est l’image du Parti conservateur. Le parfum de scandale qui entoure depuis quelques jours le gouvernement, l’affront fait aux Communes par M. Profumo et les « confessions » plus ou moins scabreuses où son nom est mêlé affectent sérieusement la réputation des Tories auprès des électeurs britanniques.
Le coup est particulièrement grave pour un parti qui met avant tout l’accent sur la qualité de ses dirigeants, plutôt que sur la rigueur de son programme. « Les Tories doivent avoir les mains propres », a titré le Sunday Telegraph.

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