Qui peut gagner la bataille pour les licences éthiopiennes ?

Poids lourds, outsiders et parfaits inconnus : douze candidats sont lancés dans une bataille inégale pour décrocher l’une des deux licences mises en vente par Addis-Abeba.

Vendredi 26 juin, l’Autorité éthiopienne des communications (ECA) dirigée par Balcha Reba a annoncé avoir reçu douze expressions d’intérêt pour les futures licences d’opérateur de télécommunications. © Laika ac/Wikimedia/Licence Creative Commons/2015

Vendredi 26 juin, l’Autorité éthiopienne des communications (ECA) dirigée par Balcha Reba a annoncé avoir reçu douze expressions d’intérêt pour les futures licences d’opérateur de télécommunications. © Laika ac/Wikimedia/Licence Creative Commons/2015

QUENTIN-VELLUET_2024

Publié le 1 juillet 2020 Lecture : 7 minutes.

Le régulateur éthiopien des télécoms dissipe progressivement le mystère qui entoure la future attribution de deux licences d’opérateur privé afin d’ouvrir le marché à la concurrence. Le 26 juin, l’Autorité éthiopienne des communications (ECA) dirigée par Balcha Reba a annoncé avoir reçu des expressions d’intérêt de la part de Global Partnership for Ethiopia (un conglomérat composé de Vodafone, Vodacom et Safaricom), du groupe émirati Etisalat, du conglomérat diversifié malgache Axian, de l’opérateur sud-africain MTN, du groupe français Orange, de Saudi Telecom Company (stc), de l’opérateur sud-africain Telkom SA, du spécialiste zimbabwéen des infrastructures de réseau Liquid Telecom…

Bien qu’aucune précision n’ait été faite quant à la prochaine étape du processus, le régulateur a tout de même détaillé les informations que les candidats ont dû présenter à l’institution pour participer, notamment une description de la structure de leur organisation, des précisions sur leurs différentes implantations à l’international et le nombre de clients sur le segment mobile.

Cinq favoris

  • Vodafone, Vodacom et Safaricom, redoutables synergies

Réunissant trois acteurs de taille, Global Partnership for Ethiopia a de quoi faire pencher la balance dans son camp. Outre sa force de frappe financière – Vodafone enregistre un chiffre d’affaires de près de 45 milliards de dollars pour son exercice clos en mars 2020 – le trio qui réunit à lui seul 24 marchés dont sept sur le continent (bien que l’Égypte soit en train d’être cédée à STC) dispose de moyens synergiques redoutables.

Récemment regroupée sous la seule entité Vodacom, la gouvernance africaine est simplifiée mais reste pilotée depuis 2012 par Shameel Josub qui supervise les activités depuis l’Afrique du Sud et siège au comité exécutif mondial de la maison mère.

Le conglomérat ne pourra néanmoins pas compter sur sa carte maîtresse, M-Pesa, pour se différencier de la concurrence. Du moins pas dans l’immédiat puisque l’entrée sur le marché éthiopien de la success story kényane a été refusée par les autorités de régulation locale en avril 2020. Alors que Safaricom – maison mère de M-Pesa en tandem avec Vodacom – avait déjà entamé des discussions en ce sens avec la Banque centrale éthiopienne, cette dernière a tout bonnement décidé de fermer la porte à toute implantation de service étranger de mobile money sur son territoire.

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