Ahmed Okasha. Président de l’Association mondiale de psychiatrie

Publié le 18 juin 2003 Lecture : 2 minutes.

Les États généraux de la psychiatrie se sont tenus du 5 au 7 juin, en France. C’est le Pr Ahmed Okasha qui a clos les travaux de cette auguste assemblée, devant un parterre de médecins venus du monde entier. Depuis quatre ans, il préside l’Association mondiale de psychiatrie. En anglais : World Psychiatric Association (WPA).

D’une élégance toute britannique, cet Égyptien de 68 ans est, de fait, anglophone et anglophile. Il descend de l’aristocratie cairote, dont il a gardé le charme et l’humour. Diplômé de l’université du Caire, il s’installe à Londres, en 1960, pour rédiger sa thèse de doctorat. De retour en Égypte cinq ans plus tard, il fonde la chaire de psychiatrie de l’université d’Ain Shams, qu’il dirigera jusqu’en 1990. À ce jour, ce département universitaire reste le seul du Moyen-Orient à être entièrement dédié à la psychiatrie. Travailleur, mais aussi bon communicant, Okasha est, en 1999, élu à la tête de l’Association mondiale de psychiatrie, dont le siège est à New York. Il est le premier Africain dans ce cas. L’organisation, qui fête ses cinquante ans ce mois-ci, fait autorité chez les médecins.
Okasha est spécialiste de la dépression, de la schizophrénie et du suicide au Moyen-Orient. Ses recherches sont en phase avec le discours dominant de la psychiatrie actuelle. Il a publié près de trois cents articles et une vingtaine d’ouvrages lus dans l’ensemble du monde arabe. Par ailleurs, il a été conseiller au ministère égyptien de la Justice de 1984 à 1996.

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Aujourd’hui, outre ses fonctions à la tête de la WPA, Ahmed Okasha préside l’African Psychiatric Association et plusieurs instances médicales en Égypte et aux États-Unis. Considéré comme le porte-parole de la psychiatrie égyptienne et arabe, il milite pour la libération de la femme dans les pays musulmans et consacre l’essentiel de ses travaux à la définition d’une déontologie psychiatrique. Son but : faire appliquer le code d’éthique défini par la WPA (en 1996) afin de combattre les discriminations dont sont victimes certains patients et de promouvoir la psychiatrie dans les pays en développement. « Je suis convaincu que, dans notre profession, l’éthique est la clé de l’avenir », dit-il. Cette philosophie doit lui être fort utile dans les établissements de Palestine où il travaille, dans des conditions souvent très difficiles. Car, en plus de ses innombrables activités, Okasha est aussi conseiller auprès du Gaza Community Mental Health Program.

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