Un fauteuil pour six

Publié le 16 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

La 40e assemblée ordinaire de la Banque africaine de développement (BAD) et la 31e assemblée ordinaire du Fonds africain de développement (FAD), qui se tiennent à Abuja, capitale du Nigeria, les 18 et 19 mai, marquent la fin des années Omar Kabbaj. Six candidats sont en lice (le septième s’est désisté le 11 mai) pour succéder au Marocain. Nous vous en avons déjà présenté trois dans un ordre obéissant à leur timing de campagne (voir J.A.I. nOS 2305, 2309 et 2313), auxquels s’ajoute un quatrième, dans la présente livraison (voir pp. 110-112).
Élu à l’arraché le 26 août 1995, l’ancien ministre chérifien se révéla un président « expéditif » au bon sens du terme. Avec lui, la BAD a effectué, en moins de dix ans, des réformes décisives : bonne gouvernance, gestion financière, sélection des projets, passation des marchés. Après ce lifting généralisé, le groupe BAD s’est rajeuni, professionnalisé et modernisé. Aujourd’hui, les 77 actionnaires africains et non africains peuvent être fiers : la Banque, classée « triple A » sur les marchés financiers internationaux (voir p. 98), soutient largement la comparaison avec ses pendants asiatique et américain. Vu le rôle moteur de la BAD en matière de développement du continent, J.A.I. a décidé de consacrer à l’événement l’intégralité du cahier « Ecofinance », avec, notamment, un bilan focalisé sur les aspects les plus significatifs.
Grâce à la confiance des actionnaires et aux compétences que la Banque a su recruter depuis 1995, les ressources mobilisées en dix ans ont atteint 26 milliards de dollars, autant que ce qui a été obtenu au cours des trente années précédentes (1964-1994). Omar Kabbaj laissera à son départ, le 1er septembre 2005, un portefeuille disponible de 14 milliards de dollars pour de nouveaux projets et programmes. La Banque est donc en mesure, tout en sauvegardant ses acquis, de progresser davantage, notamment en ce qui concerne l’efficacité de ses opérations et la proximité. La « citadelle » devrait en effet se rapprocher des États au service desquels elle travaille : seize nouveaux bureaux « locaux » seront opérationnels d’ici à la fin de 2006, qui s’ajoutent aux neuf existants.
Les électeurs du futur président – les ministres des Finances et, derrière eux, les chefs d’État – devront avoir à l’esprit les termes de l’article 36 des statuts de la Banque : le président doit être une personne de « la plus haute compétence » dans le management des activités et de l’administration. Le temps des choix politique, régionaliste ou ethnique est révolu.

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