Trois pays, un problème
Publié le 16 mai 2005 Lecture : 1 minute.
A Tunis, à Alger, à Rabat, la controverse alimentée par les déclarations du président Bourguiba sur le mode de règlement du contentieux palestinien soulève des questions de comportement politique. Dans la hiérarchie des valeurs, quelle place donner à la préservation de la cohésion maghrébine, à la solidarité arabe dans son sens le plus large, à la défense des intérêts du peuple de Palestine ? Il semble qu’entre les trois capitales l’écart sur ces différents points soit surtout fait de nuances. […]
Ben Bella : « C’est un fait colonial »
Les propositions du président Habib Bourguiba sur la méthode de travail qui permettrait de « débloquer » le problème palestinien n’ont pas reçu, en gros, le soutien du peuple ou des cadres du FLN. Certes, il y a beaucoup d’intellectuels algériens qui rationalisent les propos du chef de l’État tunisien pour conclure avec lui qu’il est temps de songer sérieusement à une « solution courageuse ou originale » du problème palestinien. Mais, s’il se trouve une large majorité d’Algériens pour juger sévèrement l’attitude de certains chefs d’État arabes du Moyen-Orient qui portent la responsabilité de la tragédie palestinienne, rares sont ceux qui approuvent la manière dont le président tunisien a procédé pour proposer son plan de pacification, par étapes, du conflit israélo-arabe. […] Cela dit, on ne peut s’empêcher d’être impressionné à Alger par la profonde maturité politique dont le peuple et ses dirigeants ont fait preuve à l’heure où, dans plusieurs capitales arabes, des manifestations violentes se déchaînaient dans les rues, attaquant et brûlant des ambassades, tandis que des campagnes de presse et de radio donnaient libre cours aux passions et aux rancunes. […] Pour Ben Bella, « la création d’Israël a été le produit d’une certaine conjoncture internationale et régionale. Il n’est pas exclu du tout que d’autres circonstances surgissent qui détermineront la liquidation d’Israël. La guerre n’est pas indispensable… Mais si on nous impose cette guerre, nous serons aux côtés du peuple palestinien. »
