La France va restituer les crânes de résistants algériens entreposés à Paris
Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé que l’Algérie se verrait restituer les crânes de 24 résistants tués au milieu du XIXe siècle, durant la résistance contre les troupes françaises.
Alger en a fait l’annonce lors d’une cérémonie officielle : la France a accepté officiellement la restitution des crânes de résistants algériens entreposés au Musée de l’Homme à Paris. Le président français Emmanuel Macron a accédé aux multiples demandes en ce sens. La restitution de ces crânes, qui intervient deux jours avant la célébration du 58e anniversaire de l’anniversaire de l’indépendance du 5 juillet 1962, est un geste symbolique de la part du président français qui s’y était engagé en décembre 2017.
Joint par Jeune Afrique pour commenter cette restitution, le Muséum national d’Histoire naturelle » indique ne pas souhaiter « apporter de commentaire pour le moment sur un processus de restitution des crânes de résistants algériens actuellement en cours auprès du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères et de la Présidence de la République. » De son côté, le service de communication de l’Élysée nous a informé en fin de journée ce jeudi 2 juillet que la présidence française publiera un communiqué demain sur cette affaire de restitution.
Selon nos informations, un Hercule 130 de l’armée algérienne se déplacera vendredi 3 juillet à l’aéroport du Bourget, à Paris, pour y ramener les restes des résistants. Il sera escorté par trois avions chasseurs de l’armée nationale au niveau des eaux territoriales algériennes où l’escadrille fera un passage à basse altitude sur Alger.
Volonté d’apaiser
La restitution de ces crânes intervient après une séquence diplomatique qui a provoqué des remous dans les relations algéro-françaises suite au rappel, jeudi 28 mai, de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, suite à la diffusion de deux documentaires sur le Hirak jugés offensants par les autorités algériennes. Le retour du diplomate algérien à son poste après dix-sept jours a marqué la fin de cette brouille. Le rapatriement de ces restes, qui ont été intégrés aux collections publiques nationales, marque une volonté des autorités françaises d’apaiser encore davantage ces relations qui connaissent cycliquement des moments de tensions et de dissensions.
Le rapatriement de ces crânes butait aussi bien sur un volet juridique que scientifique
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