Liban : les travailleuses domestiques africaines à la rue

Salaires non versés, billets d’avion trop chers et consulats aux abonnés absents… Alors que le Liban traverse la pire crise économique de son histoire, des dizaines de milliers de domestiques venues essentiellement d’Afrique se retrouvent victimes de cet effondrement.

Une employée de maison éthiopienne renvoyée par ses employeurs à Hazmieh, près de Beyrouth, le 24 juin 2020. Ethiopian domestic workers who were dismissed by their employers gather with their belongings outside their countryís embassy in Hazmiyeh, east of Beirut, on June 24, 2020. – Around 250,000 migrants — usually women — work as housekeepers, nannies and carers in Lebanese homes, a large proportion Ethiopian and some for as little as $150 a month. None are protected by the labour law. 
© JOSEPH EID / AFP

Une employée de maison éthiopienne renvoyée par ses employeurs à Hazmieh, près de Beyrouth, le 24 juin 2020. Ethiopian domestic workers who were dismissed by their employers gather with their belongings outside their countryís embassy in Hazmiyeh, east of Beirut, on June 24, 2020. – Around 250,000 migrants — usually women — work as housekeepers, nannies and carers in Lebanese homes, a large proportion Ethiopian and some for as little as $150 a month. None are protected by the labour law. © JOSEPH EID / AFP

Publié le 8 juillet 2020 Lecture : 5 minutes.

L’image a fait le tour du monde. En face du consulat éthiopien de Beyrouth, des dizaines de femmes dorment sur le pavé, entourées de leurs valises. Ces anciennes travailleuses domestiques ont été abandonnées par leurs employeurs libanais.

Hayat, 26 ans, est là depuis quelques jours. « Je travaillais tout près d’ici chez une femme seule. Je gagnais 150 dollars par mois, mais un jour elle m’a dit qu’elle ne pouvait plus me payer. Finalement elle m’a laissée ici », raconte la jeune fille dans un arabe hésitant.

La patronne de Hayat n’est pas un cas isolé. En quelques mois seulement, le Liban a basculé dans une crise économique d’une violence inouïe. Depuis octobre dernier, la monnaie locale a perdu six fois sa valeur et l’inflation a explosé. Les dollars américains que les travailleurs immigrés envoient à leurs familles sont devenus quasiment introuvables. La pandémie de Covid-19 et les mesures de confinement n’ont fait qu’aggraver la situation.

Mon employeur m’a frappée parce que je demandais à être payée

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