Génération années 1930

Publié le 16 mai 2005 Lecture : 1 minute.

I Am Charlotte Simmons, le nouveau roman de Tom Wolfe, n’en finit pas de susciter des débats aux États-Unis. Venant de l’Amérique rurale, son héroïne, Charlotte, a été admise sur un campus « mixte » où, tout en découvrant l’alcool et le sexe, elle perd, naturellement, son innocence. Sur cette trame banale, l’écrivain de 74 ans a brodé 676 pages. « Ennuyeux », « trop long », « daté », a raillé la presse (mais, imperturbable, le président Bush continue de lire quelques pages du livre chaque soir).

Pour sa part, Villages, de John Updike (73 ans), a également obtenu un large et médiocre écho dans la presse. Enfin, dans un registre différent, le superbe roman The Plot Against America de Philip Roth continue à faire parler de lui depuis l’automne. À 72 ans, Philip Roth signe là un habile roman qui imagine la victoire de l’aviateur Lindbergh contre Roosevelt en 1940, précipitant l’Amérique dans l’antisémitisme.

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Pour le meilleur et pour le pire, trois auteurs nés à l’époque de la Grande Dépression font toujours l’actualité littéraire en Amérique. Ce succès de la « génération des années 1930 » est un phénomène instructif. Il montre d’abord combien l’Amérique peine à renouveler ses grands auteurs ; il illustre ensuite l’absence de nouveaux genres porteurs susceptibles de créer un mouvement littéraire neuf. Surtout, il dénote le « conservatisme » du lectorat américain, qui continue à préférer le connu à l’inconnu, la tradition à la nouveauté. Comme au théâtre de Broadway, où l’on ne présente plus aujourd’hui que des revivals et des adaptations de romans ou de films, comme à Hollywood, où le nouveau doit toujours contenir une part de connu, les éditeurs et le public mainstream préfèrent s’appuyer sur des valeurs sûres plutôt que de prendre des risques.

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