Fin des monopoles historiques

Les grands opérateurs bientôt en concurrence sur le fixe…

Publié le 16 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

Le succès du téléphone mobile en Afrique a bouleversé le schéma traditionnel des privatisations. Avant son introduction, au milieu des années 1990, le secteur des télécommunications était statique, monoproduit et monopolistique. Il est devenu dynamique,
multiproduits et multiopérateurs. Dans bon nombre de pays africains subsiste un opérateur principal, aussi nommé historique. Il émane de l’ancienne société nationale des télécommunications. Souvent celle-ci a été privatisée entre 1995 et 2000, conserve l’exclusivité du réseau de téléphonie fixe et de la gestion des communications internationales, et y ajoute un réseau de téléphonie mobile. À ses côtés évoluent un ou deux autres opérateurs de téléphone mobile. Grâce à quoi les États africains ont gagné sur tous les tableaux. Ils ont successivement encaissé le prix de la cession d’une partie du capital de l’opérateur historique, puis celui des licences d’exploitation de réseaux de téléphonie mobile. En outre, la concurrence amène l’ensemble des opérateurs, afin de
gagner des parts de marché, à abaisser leurs tarifs et à étendre leurs réseaux par des investissements, sans aucune intervention des finances publiques.
Dans le détail, cette situation idyllique ne s’applique pas à tous les pays. Quelques-uns, comme le Cap-Vert, n’ont encore qu’un opérateur. Dans d’autres, comme le Burkina, le Gabon ou la Tunisie, l’opérateur historique n’est pas encore privatisé. Le Nigeria fait figure de cas particulier: l’opérateur historique, Nitel, n’a toujours pas été privatisé, mais c’est le secteur tout entier qui a été ouvert à la concurrence avec l’attribution, en 2003, d’une seconde licence de téléphonie fixe. L’irruption de ce concurrent, Globacom, a notablement stimulé l’activité. Selon la Nigerian Communications Commission (NCC), l’organisme de régulation, le pays comptait 10 millions de lignes fixes à la fin de 2004, contre 900000 en 1999, que Nitel peinait à faire fonctionner. Nitel gère aujourd’hui 4millions de lignes et a si bien réorganisé ses liaisons internationales qu’il est désormais moins cher d’appeler New York par le fixe que d’effectuer un appel
local sur un mobile ! Plusieurs pays s’apprêteraient à suivre l’exemple nigérian en mettant fin au monopole de leur opérateur historique et c’est là que se trouvent les
nouveaux défis des télécoms en Afrique. En Afrique du Sud, le second opérateur national devrait entrer en service en juin. La question est à l’ordre du jour en Côte d’Ivoire, au Maroc et au Sénégal.

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