Tunisie : demain « radio Daech » ?
La coalition Ennahdha-El Karama pousse à déréguler le secteur audiovisuel tunisien. Au risque, selon ses détracteurs, de promouvoir les discours les plus radicaux.
Il a suffi que le chroniqueur de Mosaïque FM, Haythem El Mekki, laisse entendre, à la mi-mai, que la Coalition d’El Karama était l’un des porte-voix d’Ennahdha pour que le président du parti, Seifeddine Makhlouf, parte en vrille et l’insulte. Malgré l’évocation virulente de tout un bestiaire, la scène n’a rien d’exceptionnel : médias et journalistes sont souvent la cible des hommes politiques.
Deux mois plus tard, les faits donnent raison au journaliste. Les conservateurs d’El Karama ont pris le relais d’Ennahdha et fait adopter en commission un projet de loi amendant le décret 116 relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant sur la création de la Haute Autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica).
Un décret qui, dans sa forme actuelle, réglemente l’audiovisuel et déplaît au parti El Karama. Lequel, à la régulation, préfère une forme d’anarchie audiovisuelle.
Hasard du calendrier ou caprice politique ?
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