Recul de l’aide

Publié le 16 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

A en croire le bilan du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), établi le 3 avril au titre de l’année 2006, les remises de dette dans le calcul de l’Aide publique au développement (APD) sont une tendance lourde. L’aide à l’Afrique s’est en effet située à 28 milliards de dollars en 2006, soit + 23 % en termes réels, mais seulement + 2 % si l’on soustrait de ce volume l’ensemble des annulations qui furent particulièrement élevées l’an dernier. En 2006, l’aide globale a reculé de 5,1 %, à 103,9 milliards de dollars, soit « la première diminution de l’APD depuis 1997 », souligne le CAD. Une baisse dénoncée par de nombreuses ONG pour qui ces États « trahissent leurs promesses de soutenir les pays les plus pauvres ». Même s’ils restent le premier contributeur d’aide brute devant le Japon et le Royaume-Uni avec 24 milliards de dollars, les États-Unis sont une illustration de ce phénomène comptable désormais généralisé, l’aide américaine ayant reculé de 20 % en 2006 en termes réels après avoir connu une forte augmentation un an auparavant suite à l’annulation des créances dues par l’Irak et l’Afghanistan. En outre, si les flux américains à destination de l’Afrique ont connu « un niveau record » avec 5,6 milliards de dollars, c’est en partie grâce au 1,5 milliard de dollars de remise, dont 0,6 milliard pour le seul Nigeria. Comme à leur habitude, les pays d’Europe du Nord signent les meilleures performances. Le volume d’aide continue de représenter, voire de dépasser dans le cas de la Suède, 0,7 % de leur revenu national brut (RNB), chiffre pallier préconisé par l’ONU pour lutter efficacement contre la pauvreté. Le soutien des pays de l’Union européenne membres du CAD a représenté à lui seul 58,9 milliards d’euros. Un gros effort a été consenti par l’Irlande (+ 33,7 %), l’Espagne (+ 20,3 %) et, dans une moindre mesure, le Royaume-Uni. D’autres pays ont en revanche réduit leur contribution : Autriche, Grèce et Italie. La possibilité de jouer sur les annulations de dette se réduisant progressivement, les contractions d’aide risquent ainsi de perdurer au cours des prochaines années à moins d’un effort significatif des pays donateurs.

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