Olivier Stirn

Conseiller de Nicolas Sarkozy

Publié le 16 avril 2007 Lecture : 3 minutes.

A 71 ans, Olivier Stirn en a vécu des campagnes présidentielles Et dans tous les camps ! Cet ancien ministre a appartenu à plusieurs partis, de droite comme de gauche. Arrière-petit-neveu du capitaine Dreyfus, il a suivi de Gaulle, Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac Et aujourd’hui Nicolas Sarkozy. En 2004, il a publié Mes présidents (éditions Du Félin), ouvrage dans lequel il retrace ses « cinquante ans au service de la République ».

Jeune Afrique : Vous avez été gaulliste, centriste, socialiste, et vous soutenez aujourd’hui Nicolas Sarkozy. Comment expliquez-vous ce parcours pour le moins atypique ?
Olivier Stirn : J’ai été gaulliste « de gauche », mais mon objectif a toujours été de prendre en compte l’intérêt national. J’ai d’abord soutenu de Gaulle, puis Pompidou. Ensuite, j’ai été avec Giscard – comme Chirac à l’époque – parce que cela m’est apparu aller dans l’intérêt de la France. J’ai rejoint Mitterrand lors de son second mandat, quand il s’est ouvert au centre, se séparant ainsi de l’extrême gauche. Aujourd’hui, compte tenu de la nécessité de changer les choses en profondeur, je pense que Nicolas Sarkozy est le mieux placé, le plus volontaire et le plus convaincant.

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Nicolas Sarkozy est décrit par ses adversaires comme un candidat qui joue volontiers sur la notion d’affrontement. Qu’en pensez-vous ?
Il faut préciser les choses. Nicolas Sarkozy prône une certaine rupture avec les pratiques gouvernementales auxquelles on a assisté depuis plus de vingt ans. En revanche, je suis contre les caricatures et la diabolisation dont il est parfois victime. Par exemple, lorsqu’il critique certains jeunes, une minorité, qui se sentent au-dessus des lois dans les banlieues, il ne parle pas de tous les jeunes ni de toutes les banlieues.
Il reste cependant le seul candidat, avec Jean-Marie Le Pen, à susciter des manifestations contre sa personne ou à inspirer un sentiment de peur
N’exagérons rien. On manifeste souvent contre celui dont on pense qu’il va gagner. Par ailleurs, il utilise souvent un langage direct. Il dit la vérité, même quand elle n’est pas agréable à entendre. Mais il n’y a pas chez lui de vindicte ou de ?sentiment de violence, en aucun cas.

Dans l’interview qu’il nous a accordée en novembre 2006, Nicolas Sarkozy a prôné une rupture totale avec le système de la Françafrique. Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
Simplement qu’il faut décomplexer les rapports entre la France et le continent, les assainir pour que chacun se sente l’égal de l’autre. Qu’il s’agisse de ministres, de chefs d’entreprise ou de simples citoyens.

Si l’on en croit les résultats du sondage réalisé par l’Ifop pour Jeune Afrique, 11 % seulement des électeurs français d’origine africaine s’apprêtent à voter Sarkozy
Je demande à voir. Ce n’est en tout cas pas l’impression qui se dégage de notre campagne de terrain. Mais j’imagine que certains ont pu être choqués par ses déclarations sur l’immigration choisie, par exemple. Parce que cela a pu être mal expliqué et souvent caricaturé, encore une fois.

Si ses propos sur l’immigration choisie ont prêté le flanc aux critiques, que dire de la proposition de création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ?
Ce que veut dire Nicolas Sarkozy à travers cette proposition, c’est qu’il faut que les immigrés acceptent les valeurs de la France. Le fait qu’il y ait une identité nationale, dans n’importe quel pays, signifie qu’il y a un socle de valeurs communes auxquelles tout le monde doit adhérer. Y compris ceux qui arrivent. L’association des notions d’immigration et d’identité nationale ne me paraît pas choquante, à partir du moment où on l’explique.

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Un mot sur les candidats issus de vos anciennes familles politiques, Ségolène Royal et François Bayrou
Le problème de Ségolène Royal, c’est que le Parti socialiste français n’a pas réussi sa mutation et son adaptation au monde actuel, contrairement à ce qui s’est passé en Allemagne, en Espagne ou en Grande-Bretagne. Il reste prisonnier de l’extrême gauche. Et Mme Royal poursuit sur la même voie. Quant à Bayrou, il n’est nulle part. Il veut s’entendre avec tout le monde, mais critique tout le monde. Sa position est contradictoire et très personnelle. C’est dommage, car l’homme est de qualité.

Craignez-vous un nouvel exploit de Jean-Marie Le Pen ?
Non. Nous assisterons à un débat démocratique normal entre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal au second tour. Les idées et le discours de Le Pen sont usés et sonnent creux aujourd’hui. En outre, les conditions ne sont plus les mêmes : la gauche a compris qu’il fallait qu’elle fasse attention

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