Nicolas Pyrgos, l’homme qui valait 150 millions d’euros
À la tête de la société Emeraude Suisse Capital, Nicolas Pyrgos gère les portefeuilles d’une soixantaine d’institutions et d’hommes d’affaires établis sur le continent.
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Iconoclaste, Nicolas Pyrgos l’est sans doute un peu. Dans le cercle très fermé des gestionnaires de fortune, nombreux sont ceux qui préfèrent rester dans l’ombre. Le patron d’Emeraude Suisse Capital (ESC), lui, parle volontiers de son métier. À 44 ans, ce fils d’un fonctionnaire international chypriote et d’une professeure franco-suisse gère quelque 150 millions d’euros pour le compte d’une soixantaine d’institutions et d’hommes d’affaires établis sur le continent, principalement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Des particuliers dont il tait en revanche les noms, se bornant à assurer qu’il n’y a parmi eux aucune personnalité politique.
Les banques suisses ne faisaient aucun effort pour développer leur clientèle africaine !
Relations
Discret, il l’est aussi lorsque est soulevée la question du retour sur investissement. « Je ne veux pas faire de fausses promesses, mais, à profil de risque équivalent, les rendements sont supérieurs à ceux des mandats de gestion des banques », argue-t-il.
Sa société ne détient pas l’argent, qui reste entreposé sur les comptes bancaires de ses clients, mais dispose d’un mandat pour l’investir. Des placements sur mesure, principalement dans des valeurs mobilières (actions, obligations). L’avantage, pour les hommes d’affaires, étant de pouvoir échapper à la politique commerciale de leurs banques afin de servir au mieux leurs intérêts.
ESC a conclu des accords avec des établissements financiers en Suisse, en Andorre, à Dubaï ou à Monaco, et propose des services qui dépassent la simple gestion de patrimoine. « Nous pouvons accompagner nos clients sur la définition de la structure de leurs affaires, les mettre en relation avec les bonnes personnes… » précise Nicolas Pyrgos.
Connaisseur
Pour développer son entreprise, le directeur s’appuie sur un carnet d’adresses bien rempli, résultat d’une quinzaine d’années passées à fréquenter les milieux des affaires africains. Un parcours entamé en Mauritanie au début des années 2000, lorsqu’il décide de s’expatrier au service de la Société générale de surveillance, fleuron de la certification suisse.
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De retour à Genève après un passage au sein de l’Union bancaire privée, il rejoint UBS et fonde le département consacré à l’Afrique de l’Ouest et à l’Afrique centrale en 2006. Puis, en 2009, il rejoint Credit Suisse, où il prend en charge 38 des 53 États membres de l’Union africaine. « Les banques suisses ne faisaient aucun effort pour développer leur clientèle africaine, qui connaissait un véritable malaise, relate-t-il. Elles en venaient à oublier qu’elles étaient avant tout des entreprises de services ! »
Convaincu qu’il y a là une place à occuper, Nicolas Pyrgos se lance à son compte en 2012. Il s’adjoint les services de Magali Vanrumbeke, rencontrée alors qu’ils travaillaient tous deux chez UBS. La clé des collaborations réussies, selon lui ? « Avoir le sens des relations humaines et être attentif. » Polyglotte, passionné de musique et amateur de bonne chère, ce banquier qui possède des passeports français, suisse et chypriote dispose, à l’évidence, de solides atouts pour réussir.
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