« Le consensus n’est pas mien, il est malien »

Le chef de l’État sortant briguera un second mandat le 29 avril. L’occasion pour ses soutiens d’hier, aujourd’hui ses adversaires, de fustiger sa gestion du pouvoir. Réponse de l’intéressé.

Publié le 16 avril 2007 Lecture : 14 minutes.

Le président Amadou Toumani Touré briguera, à l’âge de 59 ans, un second mandat lors du premier tour de l’élection présidentielle prévue le 29 avril. Celui qui fut longtemps considéré comme « le soldat de la démocratie malienne » – pour avoir remis le pouvoir aux civils en 1992, un an après le coup d’État contre le régime de Moussa Traoré – entend bien poursuivre « cette mission exaltante qui consiste à présider aux destinées de [son] pays ». Depuis son élection en 2002, ATT, comme l’appellent ses compatriotes, n’a pas été épargné par les épreuves. Sécheresse, invasion acridienne, crise en Côte d’Ivoire, le principal partenaire commercial du pays, ont jalonné la première moitié de son mandat. Mais le président sortant n’a pas ménagé ses efforts. Entre juin 2002 et mars 2007, ATT a effectué plus d’une centaine de visites dans tout le pays (soit, en journées cumulées, plus d’une année passée en dehors de Koulouba, selon l’estimation d’un journaliste malien). Pour cet ancien officier des troupes d’élites, un tel rythme n’a rien d’effrayant. « Je n’ai pas de recette miracle, confie-t-il. Je m’accorde, entre deux étapes, quelques minutes de sommeil qui me permettent de récupérer très vite. »
ATT voyage aussi en dehors des frontières. Durant cinq ans, le chef de l’État a multiplié les visites dans les capitales africaines et européennes. Considérant la diplomatie comme un instrument au service du développement du Mali, il a parcouru le monde à la recherche d’aides extérieures pouvant financer les grands projets du pays. Une politique qui semble avoir porté ses fruits : depuis son accession au pouvoir, l’investissement public a dépassé les 1 000 milliards de F CFA (1,5 milliard d’euros).
Lorsque ses obligations diplomatiques l’éloignent de la capitale, ATT s’en remet au secrétaire général de la présidence. Modibo Sidibé, son directeur de cabinet durant la transition, veille au bon fonctionnement de Koulouba, dirige son administration, prépare les Conseils des ministres, reçoit les représentants de la classe politique et de la société civile De fait, l’équipe présidentielle est réduite à sa plus simple expression. Tout militaire qu’il est, ATT se méfie comme de la peste des partis organisés comme des états-majors. Candidat indépendant, il refuse d’être le champion d’une formation politique. L’homme cherche, en réalité, à se protéger des querelles de chapelle, sans parvenir toutefois à échapper aux critiques.
Le 23 mai 2006, une mutinerie éclate à Kidal et à Ménaka, dans le nord-est du pays. Des rebelles touaregs attaquent et pillent deux unités de l’armée avant de se réfugier dans le maquis. Les insurgés sont armés. ATT engage des négociations. Au grand dam de l’opposition et de la presse indépendante qui considèrent que « l’État n’a pas su assumer ses fonctions régaliennes ». Un accord de paix est finalement signé, les rebelles déposent les armes et réintègrent leur site de cantonnement. Au terme du forum organisé à Kidal, les 23 et 24 mars dernier, un programme de financement (d’un montant de 500 milliards de F CFA sur cinq ans) est lancé afin de pourvoir au développement des régions du Nord-Mali.
Quelques semaines après la rébellion touarègue, en juillet 2006, un livre pamphlet*, publié à Paris, critique violemment la manière dont le président gère le pays. L’affaire fait grand bruit. Mais ATT, violemment attaqué dans l’ouvrage signé d’un mystérieux Sphinx, s’abstient de tout commentaire. Et répond ici, pour la première fois, aux accusations qui y sont publiées. Il revient aussi sur la crise touarègue, évoque ses rivaux, délivre les grandes lignes de son programme électoral. Et promet que « le meilleur est à venir ».

Jeune Afrique : Contrairement à la précédente élection présidentielle, certains de vos anciens alliés ont créé le Front pour la démocratie et la république (FDR) pour se présenter contre vous le 29 avril. Est-ce la fin du consensus national ?
Amadou Toumani Touré : Attention ! En 2002 déjà, je n’étais pas seul en lice. La pluralité des candidatures n’est pas une nouveauté au Mali. D’ailleurs, je note qu’au sein du FDR ils sont plusieurs à se présenter au premier tour. Au contraire, le mouvement qui me soutient [l’Alliance pour la démocratie et le progrès – ADP] est un bloc soudé autour d’une vingtaine de partis, parmi les plus significatifs sur l’échiquier politique malien. Tous ont le même but : poursuivre l’uvre que nous avons entamée ensemble depuis 2002. Je m’engage à continuer à incarner leur ambition pour le Mali. Et, malgré la bataille électorale, la gestion consensuelle des affaires du pays est loin d’avoir pris fin. Encore moins de façon brutale. Au sein de l’actuelle équipe gouvernementale figure l’un des responsables du Rassemblement pour le Mali [RPM, le parti d’Ibrahim Boubakar Keïta, dit IBK, ndlr], qui présente un candidat. Le président de Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance [Cheikh Omar Cissoko, ndlr] est le ministre de la Culture du Mali, alors que son secrétaire général est en lice. Je n’ai pas entendu de partis manifester une quelconque volonté de sortir du consensus national, cette expérience originale qui a permis à notre pays de progresser dans la voie du développement, malgré un contexte difficile.
Pour autant, le consensus n’est pas un mariage à vie. Il n’enlève à aucune formation politique sa liberté de décision. Je respecte donc le choix de ceux qui, tout en maintenant leur présence au sein du gouvernement, ont décidé de briguer la magistrature suprême. Je leur souhaite bonne chance !
Vos détracteurs vous reprochent d’avoir empêché toute expression politique libre
De quoi parle-t-on ? Jamais l’Assemblée nationale n’a connu de débats aussi vifs. Les partis politiques n’ont jamais été aussi bien financés. Et puis, le consensus ne m’appartient pas. Ce n’est pas un « label ATT », mais un label malien. Les querelles de chapelle qui ont marqué la première décennie de la démocratie au Mali ont servi de leçon à tout le monde. Avez-vous oublié comment se sont déroulées les élections générales de 1997 ? Des opposants en prison, un front social en ébullition, et un avenir incertain qui a eu pour conséquences plusieurs années scolaires blanches En 2002, nous avons voulu nous concentrer sur des enjeux plus fondamentaux : le développement des infrastructures, la lutte contre la pauvreté et le décollage de notre économie. Le consensus national nous a permis de mettre de côté les luttes politiciennes. Il ne fait pas le lit de la pensée unique, pas plus qu’il ne sert de marchepied à un « homme providentiel ».
Vous voulez dire que le consensus pourrait survivre aux élections générales de 2007 ?
Oui. Et ce quel que soit le nom du prochain locataire de Koulouba. Pour peu que ce dernier veuille rassembler plutôt que régner.
Le 23 mai 2006, des unités de l’armée ont été attaquées à Kidal et à Ménaka par une rébellion. Votre décision de privilégier la solution politique à l’affrontement a soulevé l’indignation d’une partie de la classe politique et de la presse indépendante, qui vous ont accusé de faiblesse
Ce choix de la négociation n’a été contesté que par le RPM. Ce parti a peut-être été mal informé sur la gestion de cette crise ou a fait une mauvaise analyse de la situation. Je vous rappelle que le Parti pour la renaissance malienne [Parena] de Tiébilé Dramé a soutenu l’accord d’Alger, signé le 4 juillet 2006 avec les rebelles. Nous avons en effet choisi de privilégier le dialogue. On m’a reproché d’avoir fragilisé les institutions de la République. Je n’accepte pas cette critique. Favoriser le dialogue politique plutôt que celui des armes est toujours le meilleur choix. En outre, j’ai désigné un ministre pour mener les pourparlers. Il a signé l’accord au nom du gouvernement, en a rendu compte devant les élus du peuple lors d’un débat parlementaire qui a duré dix heures. Cette méthode a porté ses fruits. En témoigne la tenue du forum de Kidal, les 23 et 24 mars dernier. C’est la réponse la plus éloquente à tous ceux qui nous conseillaient une autre démarche dans le règlement de ce problème. Il est des questions, surtout celles relatives à la sécurité nationale, qui devraient s’affranchir de polémiques politiciennes. À mon grand regret, cela n’a pas été le cas.
Lors de cette crise, j’ai été traité de tous les noms. On m’a même comparé au maréchal Pétain. On m’a accusé d’avoir bradé la souveraineté malienne au profit de l’Algérie, qui a accepté le rôle de médiateur durant cette crise. A-t-on pensé la même chose quand le Mali de Modibo Keïta est parvenu à faire taire les armes et à mettre fin à la guerre des Sables entre l’Algérie et le Maroc, en 1963 ? Le Mali était une base de repli pour les combattants de la libération algérienne et leurs armes transitaient par notre pays. L’Algérie est-elle, pour autant, devenue un pays satellite du Mali ? Les attaques de Kidal et de Ménaka relevaient certes d’une affaire intérieure. La médiation d’un pays voisin auquel nous lie un long passé de solidarité n’est en rien une atteinte à la souveraineté nationale. Les formules excessives qui ont été utilisées contre moi n’ont valu à leurs auteurs aucune poursuite, et aucun titre de la presse n’a été suspendu. Cela ne signifie pas qu’elles m’ont laissé de marbre
Quelques semaines après les attaques de Kidal et de Ménaka, un livre dénonçant violemment votre gestion du pays a été publié à Paris. Pourquoi n’avez-vous pas réagi ?
Au lendemain de la sortie de cet ouvrage, j’ai reçu un coup de téléphone de Béchir Ben Yahmed. En me faisant part de sa solidarité, il m’a vivement conseillé de ne pas réagir. Je l’ai écouté. Cela ne m’a pas été facile, car j’estimais que ce pamphlet était attentatoire à la fois à ma dignité et à l’honneur des Maliennes et des Maliens. Outre le « courageux anonymat » de – ou des – auteurs, le livre portait atteinte à l’image du pays. Cela relève de la haute trahison ! Cela dit, j’ai fait passer autour de moi le conseil de Béchir Ben Yahmed. Un opérateur économique estimant que le pamphlet lui portait préjudice a jugé bon de ne rien entendre. En toute liberté, il a poursuivi l’éditeur. La justice française a suspendu le traitement du dossier jusqu’à la fin du processus électoral. Curieux. Personnellement, je défie quiconque de prétendre que je me suis enrichi grâce à mes fonctions. C’est le seul commentaire que j’ai à faire.
Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent d’avoir utilisé, ces derniers mois, la télévision publique à des fins de propagande électorale ?
Officiellement, je ne suis candidat que depuis le 24 mars. Et, quoi qu’il en soit, je reste président de la République jusqu’au 8 juin 2007. Il s’agit en réalité d’un faux procès. Je ne vais pas m’arrêter d’aller à la rencontre des Maliennes et des Maliens, de partager avec eux le bonheur que leur procurent l’inauguration d’une route, la remise de logements sociaux neufs, le lancement d’un chantier d’adduction d’eau Au demeurant, je ne fais que tenir les engagements que j’ai pris en 2002 devant mes compatriotes, et poursuivre la tâche engagée depuis mon élection. Quatre jours après la cérémonie de mon investiture, je suis parti à Koumantou, à une centaine de kilomètres de Bamako, pour y lancer la campagne agricole. Depuis, je n’ai pas arrêté de sillonner les routes et les pistes du Mali. En moins de cinq ans, je me suis rendu plus de dix fois dans certaines de nos régions. J’ai partagé un thé avec des villageois qui n’avaient jamais vu un préfet auparavant.
Ceux qui m’accusent de faire de la propagande pourraient au moins avoir le courage de reconnaître qu’ils ont, eux aussi, bénéficié de la couverture des médias publics dans le cadre de leurs manifestations. On ne peut imposer le silence à ceux qui agissent. J’ai été élu sur la base d’un programme et je fais tout ce qui est possible pour tenir mes engagements. Je n’empêche personne de tenir salon à Bamako. Qu’on ne me reproche pas de faire mon boulot.
Un de vos concurrents, IBK, vous a récemment qualifié d’être un « chef de chantier » plutôt qu’un chef d’État
L’auteur de cette formule n’a, semble-t-il, pas encore compris que le Mali est un grand chantier et que l’amélioration du niveau de vie de ses habitants est en marche. Le chef de l’État en est le premier responsable. Je revendique ce statut et j’y vois plutôt un hommage à mon action. Si être chef de chantier consiste à écouter ses compatriotes, sentir leurs pulsions, mesurer leurs attentes et ensuite trouver des solutions, dans la mesure des moyens de l’État et avec l’appui de nos partenaires au développement, alors oui, je suis candidat au poste de chef de chantier. Les Maliens ne m’ont pas élu pour que je porte en permanence un costume-?cravate ou une redingote, que j’organise des réceptions fastueuses au palais ou que je me fourvoie dans les mondanités. Ils m’ont élu pour que je mette le pays en marche. J’ai la prétention de l’avoir fait bouger, d’abord à petites foulées, puis au pas de course, en attendant d’atteindre une vitesse de croisière.
Y a-t-il une candidature qui vous a particulièrement surpris ?
Aucune. J’aurais été sincèrement malheureux si j’avais été candidat unique. L’aspiration de tout homme politique est la conquête du pouvoir. Toutes les candidatures sont donc légitimes. Les seules limites sont les conditions posées par la Constitution. Cela dit, certaines déclarations m’ont surpris.
Lesquelles ?
Celles de Tiébilé Dramé, par exemple, qui affirme être victime d’une cabale orchestrée par mon Premier ministre et moi-même. À l’issue du sommet Afrique-France qui s’est tenu à Bamako, en décembre 2005, et dont l’organisation avait été confiée à Tiébilé Dramé, le gouvernement croulait sous les impayés. Le vérificateur de la République a demandé à entendre le principal responsable. Sans me consulter. Et c’est normal, car cela relève de ses attributions. Jusqu’à preuve du contraire, Tiébilé Dramé n’a été accusé de rien. Il est venu me voir pour savoir qui avait donné l’ordre de le convoquer. Ce n’était pas moi, mais je ne vais tout de même pas me défausser sur un subalterne. J’en ai donc assumé la responsabilité. Il en a, semble-t-il, pris ombrage, et je le déplore. En plus d’être un ami, un partenaire de longue date [il a été son ministre des Affaires étrangères entre 1991 et 1992, ndlr], Tiébilé Dramé est le gendre de mon prédécesseur, le professeur Alpha Oumar Konaré, auquel je voue un profond respect. Je n’avais donc aucune raison de lui faire du tort. D’ailleurs, en quoi Tiébilé Dramé serait-il une menace pour ma réélection [en 2002, il a réalisé un peu plus de 4 % des suffrages au premier tour, ndlr] ? De toute évidence, il a perdu son sang-froid. Soumeylou Boubèye Maïga, qui a présidé l’organisation du sommet de la Cen-Sad [Communauté des États sahélo-sahariens] en mai 2004, a été soumis au même processus. Il avait été entendu par le vérificateur de la République. Il n’a pas crié, pour autant, à la cabale judiciaire.
Oui mais, depuis, Soumeylou Boubèye Maïga fait tout de même partie du Front de l’opposition !
Je mettrais la candidature de « Boubèye » sur le compte d’un désamour plutôt que sur celui de véritables motivations politiques.
Certains de vos concurrents évoquent de possibles manipulations du scrutin. Redoutez-vous une violente contestation ?
Ils jouent à se faire peur ! Les élections seront libres et transparentes. À condition que tout le monde garde le sens des responsabilités. Ce que je redoute, en revanche, c’est une faible participation. Mes adversaires me reprochent une présence permanente sur le terrain. Pourquoi ne relèvent-ils pas le fait qu’à chacune de mes interventions je demande aux Maliens de voter en masse et non de voter pour moi ?
Avec quels arguments comptez-vous convaincre vos concitoyens de vous accorder un second mandat ?
Je ne m’attarderai pas sur le bilan de notre action à la tête de l’État. Mes compatriotes sont meilleurs juges pour apprécier les progrès réalisés. Au cours de mon mandat, nous avons veillé à asseoir une politique volontariste d’habitat social et à favoriser l’accès gratuit aux soins. Nous avons uvré en faveur du désenclavement intérieur de plusieurs zones du Mali afin d’affermir leur sentiment d’appartenance à la nation, tout en valorisant l’image du pays à l’extérieur pour accroître notre potentiel au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine [UEMOA]. Les grands travaux d’infrastructure lancés depuis cinq ans changeront qualitativement la vie de nos concitoyens dans les prochaines années. Leur impact se fait déjà sentir, notamment pour les opérateurs économiques et dans le lien ravivé entre les zones de production et les zones de consommation. Je tiens aussi à insister sur les augmentations des salaires et des pensions de retraite.
Un bon bilan peut-il garantir une reconduction ?
Je n’ai pas l’intention de concentrer ma campagne électorale sur le passé, aussi récent soit-il. Elle sera axée sur l’avenir. Je propose aux Maliennes et aux Maliens de nouvelles perspectives, dans le cadre d’un ambitieux programme de développement économique et social, pour la période 2007-2012. J’appelle mes concitoyens à poursuivre le chemin tracé, à préserver nos acquis, à réussir les chantiers en cours et à en lancer d’autres.
La finalité de mon engagement, c’est de laisser entre les mains de ceux qui reprendront le flambeau un pays doté d’infrastructures de base indispensables à son développement, d’une agriculture modernisée, d’instruments de maîtrise de l’eau et de moyens de télécommunications répartis sur tout le territoire de notre grand pays. En cinq ans, le téléphone mobile a enregistré un million de clients supplémentaires, nous avons introduit l’Internet à haut débit et implanté quatre stations régionales de radio. Voilà ce que m’a enseigné mon premier mandat : développer le Mali, c’est possible !
Votre programme semble ambitieux, donc coûteux. Comment le financerez-vous ?
La plupart des grands chantiers que je propose aux Maliens sont d’ores et déjà financés, notamment grâce aux ressources que nous avons obtenues en 2006, des États-Unis, via le Millenium Challenge Account [461,5 millions de dollars], et de l’Union européenne [soit 426 millions d’euros]. Ce sont près de 1 milliard de dollars accordés par la communauté internationale sur des critères de bonne gouvernance que nous respectons, et que certains de mes rivaux contestent.
Takokelen, « Gagner dès le premier tour » en langue bambara, est le slogan de vos partisans. Y croyez-vous vraiment ?
Une élection, c’est comme une bataille, et quand on s’engage dans une bataille on s’assigne un objectif. Celui qu’ont retenu ceux qui me soutiennent est une preuve supplémentaire de fidélité et de confiance. Je les remercie de nourrir une telle ambition. À part cela, ne comptez pas sur moi pour faire un quelconque pronostic.
En cas de réélection, quels scénarios post-consensus envisagez-vous ?
Ne mettons pas la charrue avant les bufs. Attendons les résultats !

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* ATT-cratie. La promotion d’un homme et de son clan, auteur anonyme, éditions L’Harmattan, juillet 2006.

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