« La transition politique touche à sa fin en Tunisie », selon Patrice Bergamini, ambassadeur de l’UE
Avant de rentrer à Paris, où il réintégrera le Quai d’Orsay, l’ambassadeur européen à Tunis dresse un bilan de son mandat. Patrice Bergamini se dit confiant dans l’avenir du pays.
Ne pas être tunisien est-il une condition pour porter un regard positif sur l’évolution du pays ? On pourrait le croire à entendre Patrice Bergamini, ambassadeur de l’Union européenne à Tunis depuis 2016.
Après de multiples rencontres et échanges avec les responsables politiques et économiques du pays, l’homme de 49 ans à la barbe poivre et sel en est sûr : la Tunisie s’est engagée sur la voie d’une démocratie mature. Pour Jeune Afrique, il revient sur quatre années au service de la diplomatie européenne.
Jeune Afrique : Vous arrivez en fin de mandat, que retenez-vous de ces quatre années ?
Patrice Bergamini : De mon point de vue et sans flatterie aucune, ces quatre années ont permis de démontrer encore une fois l’exception tunisienne. En 2016, on pouvait être encore inquiets. Quand je suis arrivé, moins d’un an après la série d’attaques terroristes de 2015, dix-huit mois après des élections législatives et présidentielle, c’était l’année de l’attaque sur Ben Gardane.
La parole s’est libérée, notamment sur des sujets tabous, comme l’économie de rente.
Sachant qu’un processus de transition politique vers la démocratie n’est pas linéaire, j’avais pour priorité de consolider et d’aider à la poursuite de la transition démocratique, qui a débuté avec la révolution de 2011. Quatre ans plus tard, et c’est tout à l’honneur de la Tunisie, je suis convaincu que le processus de transition politique – quitte à aller contre le sentiment général et l’inquiétude – touche à sa fin.
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