G8 : l’Afrique à l’ordre du jour
L’Afrique n’est plus un continent oublié. Depuis la décision des grands pays industrialisés (G8) de doubler l’aide au développement accordée à l’Afrique subsaharienne (de 25 à 50 milliards de dollars entre 2005 et 2010) et d’effacer – sous conditions – le reliquat des dettes extérieures (43 milliards de dollars pour 33 pays), colloques, séminaires et rapports tentent d’analyser l’impact de ces décisions sur la croissance économique (+ 5 % en moyenne par an) et sur la réduction de la pauvreté (qui frappe la moitié des habitants de la sous-région).
Le 27 mars, à Berlin, les politologues se sont penchés sur le cas de l’Afrique lors d’un colloque organisé par la Fondation Konrad-Adenauer. Le même jour, les ministres de la Coopération du G8 se réunissaient dans la capitale allemande pour accorder leurs violons avant le sommet de Heiligendamm (au nord de l’Allemagne), prévu du 6 au 8 juin. « L’Afrique constitue une priorité dans notre agenda », a déclaré la ministre allemande, Heidemarie Wieczorek-Zeul, qui, pour l’occasion, a innové en invitant à la table de la réunion les représentants de l’Afrique du Sud, de l’Union africaine (UA) et de la Banque africaine de développement (BAD).
Trois jours après, le 30 mars, c’était au tour du Fonds monétaire international (FMI) d’organiser un séminaire à Paris pour examiner le premier rapport « critique » rédigé par le Bureau indépendant d’évaluation (BIE) sur son aide à l’Afrique subsaharienne (90 pages). Le BIE révèle un « énorme manque de clarté » sur les politiques et les pratiques du FMI. Il recommande plus de visibilité, plus d’action sur la mobilisation de l’aide, plus d’analyse d’impact sur la pauvreté et le social et une meilleure coordination avec la Banque mondiale. Ce rapport sera un des points essentiels du débat africain lors des assemblées des institutions de Bretton Woods, les 14 et 15 avril, à Washington.
Enfin, le premier forum global sur le développement s’est tenu le 3 avril, à Paris, à l’initiative de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de son Comité d’aide au développement (CAD). Son bilan pour l’année 2006 est mitigé : la part de l’Afrique subsaharienne a augmenté de 23 % (28 milliards de dollars, 37 % de l’aide bilatérale totale du CAD), mais elle est davantage dopée par les annulations de dettes que par de nouveaux projets productifs.
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