Comment la montée en puissance de Karim Wade a provoqué l’implosion finale du PDS

C’est désormais officiel : Oumar Sarr, Amadou Sall et Babacar Gaye claquent la porte du Parti démocratique sénégalais (PDS). Ces ténors du parti d’Abdoulaye Wade contestaient depuis des mois la mainmise de Karim Wade sur la formation de son père.

Abdoulaye Wade, lors d’un comité directeur du Parti démocratique sénégalais  (PDS) a l’hôtel Terrou-bi à Dakar, le 13 février 2019. L’ex-president du Senegal Abdoulaye Wade assiste au comite directeur du Parti democratique senegalais  (PDS) a l’hôtel Terrou-bi a Dakar. Le 13 fevrier 2019.
© Sylvain Cherkaoui pour JA

Abdoulaye Wade, lors d’un comité directeur du Parti démocratique sénégalais (PDS) a l’hôtel Terrou-bi à Dakar, le 13 février 2019. L’ex-president du Senegal Abdoulaye Wade assiste au comite directeur du Parti democratique senegalais (PDS) a l’hôtel Terrou-bi a Dakar. Le 13 fevrier 2019. © Sylvain Cherkaoui pour JA

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Publié le 15 juillet 2020 Lecture : 5 minutes.

Le divorce est consommé. Les libéraux Oumar Sarr, Amadou Sall et Babacar Gaye, en rupture avec la gestion du Parti démocratique sénégalais (PDS) depuis plus d’un an, quittent officiellement la formation au sein de laquelle ils ont milité pendant plusieurs décennies. Les désormais ex-caciques de la formation libérale l’ont annoncé le 9 juillet dans un communiqué. « Tout en revendiquant leur héritage du libéralisme social, tel que pensé par Abdoulaye Wade (…)  les membres et sympathisants de l’Alliance Suqali Soppi ont décidé de partir de leur expérience pour créer un nouveau parti réellement démocratique », peut-on lire dans le document.

Avant février 2019 et l’élection présidentielle qui a reconduit Macky Sall à la tête du pays, ces fidèles d’Abdoulaye Wade incarnaient le dernier carré de cadres restés fidèles au « Pape du Sopi » et au parti qu’il a fondé en 1974. Fervents défenseurs d’une formation embourbée dans la stratégie du « Karim Wade ou rien », ils avaient sillonné le pays et récolté des dizaines de milliers de signatures citoyennes pour le candidat. À l’époque, ils enfilent leurs habits de loyalistes et prêchent auprès des sceptiques qui ne croient pas en la participation à l’élection d’un Karim Wade en exil au Qatar depuis 2016.

En un an et demi, le discours a radicalement changé. Exaspéré par la montée en puissance de Karim Wade et l’immobilisme du parti, le trio de frondeurs a lancé il y a près d’un an le mouvement « Suqali Soppi ». « Il était question de remobiliser les membres du parti afin d’entamer une mue en interne. Après une présidentielle sans candidat, il était essentiel de convoquer des instances afin de faire le bilan et de situer les responsabilités, mais tout le monde a fait la sourde oreille », explique Babacar Gaye qui fût porte-parole du PDS.

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