C’est du propre !

L’Office national se tourne vers les énergies douces, notamment l’hydraulique et l’éolien.

Publié le 16 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Le directeur général de l’Office national d’électricité (ONE) a de grandes ambitions : assurer l’indépendance électrique de son pays et réduire le poids des importations d’énergies primaires sur la balance commerciale. Younès Maamar, 37 ans, nommé en février 2006, a donc pour mission de développer l’outil de production afin que le pays puisse disposer de toute l’électricité dont il a besoin. Au rythme de l’augmentation de la demande (+ 8 % par an), il lui faut donc installer – et financer – 400 à 500 mégawatts (MW) supplémentaires chaque année.
Le vent – source d’énergie gratuite s’il en est – fait bien entendu partie des priorités. L’objectif est d’atteindre 1 000 MW à l’horizon 2012. Aux deux parcs d’éoliennes existants, situés près de Tanger (un total de 54 MW), s’ajouteront celui d’Essaouira (60 MW) cette année et un troisième à Tanger (140 MW) en 2009. L’année suivante, Taza (100 MW) et Tarfaya (entre 200 et 300 MW) entreront en service. Le complément (450 MW) viendra des sites choisis parmi les douze zones prometteuses où des études d’évaluation sont en cours. Et, dans des proportions moindres, des industriels privés qui, comme le cimentier Lafarge, décident de produire eux-mêmes leur électricité. L’ONE s’engage à leur acheter le surplus à un tarif préférentiel du moment qu’ils la produisent grâce aux énergies renouvelables.
L’hydraulique, qui assure 7,2 % de la production marocaine aujourd’hui (contre 0,4 % pour l’éolien), est également un axe de travail. Le pays, que l’on croit touché par la sécheresse, compte pourtant 113 barrages, dont 26 produisent de l’électricité. L’idée est d’améliorer leurs rendements grâce à des stations de transfert, dont la mission est de pomper l’eau en bas du barrage aux heures creuses, quand l’électricité est moins chère, pour la remonter dans le réservoir afin qu’elle produise du courant aux heures de pointe. Grâce à ce système, la centrale d’Afourer (135 MW à l’origine) a vu sa puissance complétée : elle est passée à un total de 464 MW. Deux nouveaux barrages (40 MW et 32 MW) sont à l’étude ailleurs dans le pays, ainsi que deux autres stations de transfert (400 MW et 300 MW).
Reste que l’eau et le vent, et même la bonne volonté, ne peuvent produire toute l’électricité dont le pays a besoin. À ce jour, elle provient à 60 % du pétrole et à 40 % du charbon pour une puissance totale de 5 000 MW. Le charbon pourrait prendre le dessus en 2011 avec la mise en service de Cap Ghir (1 320 MW), dont l’appel d’offres a été lancé fin 2006. La future centrale utilisera les technologies dites propres, répondant aux normes européennes, qui limitent les émissions de déchets. Devant être construite à une quarantaine de kilomètres au nord d’Agadir, elle a également fait l’objet d’une étude spécifique afin d’être intégrée au mieux au paysage.

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