Benoît Koukebene

Ancien ministre congolais des Hydrocarbures

Publié le 16 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Suite à la grande interview du chef de l’État congolais Denis Sassou Nguesso diffusée dans notre n° 2407, nous avons reçu de Benoît Koukebene, ministre des Hydrocarbures de l’ancien président Pascal Lissouba, une demande de droit de réponse dont nous publions ci-dessous, conformément à la loi, l’essentiel.

« Répondant à une question de la rédaction de votre journal relative aux motivations de certains créanciers du Congo qualifiés de fonds vautours, M. Sassou Nguesso n’hésite pas à affirmer que des ONG et des opposants congolais à l’étranger ont passé une alliance contre-nature, dans le but de déstabiliser le Congo et d’accéder au pouvoir. Puis, précisant sa pensée, il se livre à une véritable attaque contre ma personne. []
Ces affirmations comportent plusieurs contre-vérités :
1. Il n’existe pas entre moi-même et Global Witness ou quelque ONG que ce soit d’alliance ni même de simples pourparlers ayant pour objet la déstabilisation du Congo ou la prise du pouvoir. Au demeurant, ceci n’entre pas dans le cadre des activités des organisations à but humanitaire et d’information aux gouvernements sur les préoccupations de leurs citoyens. Mais il n’est pas interdit de demander des comptes sur la manière dont est géré son pays. […] C’est tant mieux si, sur ce point, mes positions rejoignent celles de Global Witness. […]

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2. M. Sassou Nguesso tente d’associer mon nom à un contrat de vente de 50 millions de barils à la compagnie américaine Oxy au prix de 150 millions de dollars en 1993. J’aurais, ainsi, bradé le pétrole congolais. Ce qui, aux yeux de M. Sassou Nguesso, justifie ma condamnation pour crimes économiques et me disqualifierait à jamais. Mais, tout d’abord, un simple calcul arithmétique montre que ce n’est pas à 2 mais à 3 dollars que le baril avait été vendu. Ensuite, l’examen des faits indique qu’à la date de signature de ce contrat je n’étais pas membre du gouvernement. Enfin, en matière pétrolière, contrairement à ce que tente de faire croire M. Sassou Nguesso, c’est bien le gouvernement auquel j’ai appartenu qui a permis au Congo de se débarrasser du système moyenâgeux des concessions pour se doter d’instruments juridiques modernes : les contrats de partage de production.

3. Non ! Je ne roule pas carrosse entre l’Europe et les États-Unis ! Depuis 10 ans, je ne me suis pas rendu une seule fois aux États-Unis, je ne dispose ni d’un jet privé ni d’un véhicule de luxe. Mais je consacrerai toute mon énergie pour contribuer à l’éveil de la conscience citoyenne de mes compatriotes. »

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