Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 17 février 2004 Lecture : 5 minutes.

Malheureux avec presque tout…
J’ai lu votre article sur « L’argent fait-il le bonheur ? » (J.A.I. n° 2247). J’ai apprécié. Je vais souvent en Afrique et je suis souvent émerveillé de voir des gens adorables, heureux et pourtant « pauvres » si je compare leur situation à ce que je peux connaître en Europe. Eux ne comprennent pas que des jeunes brûlent en Europe des voitures pour se défouler alors qu’il leur faut vingt cinq ans de salaire pour s’en payer une d’occasion ! Certains Africains sont heureux avec presque rien. Certains Européens sont malheureux avec presque tout.

Payer pour le mensonge
Bush a fait la promesse aux Américains de mener une lutte sans merci contre le terrorisme. Pour satisfaire à cette promesse, il invente un prétexte, celui de l’existence d’armes de destruction massive (ADM) en Irak, et livre la guerre à Saddam Hussein. Dix mois après la fin de guerre, pas une trace d’ADM ! Des milliers d’Irakiens et des centaines de GI’s sont morts simplement pour assouvir la volonté de Bush. Le président américain et ses alliés devront payer pour leur mensonge.

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Passeport africain
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Alpha Oumar Konaré, annonce la couleur : unir et rapprocher les peuples africains… Il était temps ! Je voudrais qu’il m’explique comment un Camerounais de Douala ne peut se rendre tout près à Malabo, en Guinée équatoriale, sans visa et vice versa ? À quand un passeport africain ?
Réponse : Le projet de passeport africain devrait être examiné par l’UA d’ici à 2005 (voir J.A.I. n° 2246, p. 8).

Pas un modèle pour les jeunes
Permettez-moi de vous dire que vous faites trop d’honneur à Charles Blé Goudé, notamment dans deux numéros successifs (nos 2246 et 2247). Il n’est pas, à mon avis, un modèle de la jeunesse dynamique africaine. Il joue sur la fibre xénophobe des Ivoiriens et a suspendu ses études pour se lancer dans la politique.

Faire taire les préjugés
Que n’a-t-on pas dit sur cette terrifiante nouvelle : une étudiante gabonaise à Marseille aurait poignardé son copain qui lui reprochait de se prostituer ! On a taxé les Africains de sauvagerie, voire de cannibalisme… Je voudrais prier tous mes frères et soeurs où qu’ils soient de se comporter dignement sans pour autant s’acculturer. Il y va de la réputation de notre continent. Ne sommes-nous pas les « ambassadeurs » de nos pays en France ? Ne sommes-nous pas les futurs décideurs de l’Afrique ? Nous devons donner une bonne image de nous-mêmes pour faire taire les préjugés.

Heureux avec presque rien !
Vous ne pouvez imaginer quelle joie j’éprouve dans mon coeur chaque fois que je lis votre journal. Croyez-moi, votre revue ne prend pas une ride ! Faute de moyens, je ne peux acheter que… des anciens numéros. Que Dieu vous rende encore plus lucide dans vos écrits

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Le professeur et le journaliste
Cheikh Yérim Seck,
Grand bravo pour votre dernier Ce que je crois : « Un intellectuel dans la politique » (n° 2248). Cette analyse consacrée à Bernard Lewis confirme bien ce que j’ai toujours pensé de vous, à savoir que vous n’êtes pas un journaliste, mais un philosophe ou, si vous préférez, un véritable penseur politique. Celui-ci se caractérise par l’intuition et la réflexion à l’inverse du journaliste qui se caractérise plutôt par l’information et la précipitation. Raymond Aron disait ceci du journaliste : « C’est un élève qui se déguise quotidiennement en professeur. » Vous êtes un professeur qui se transfigure hebdomadairement en journaliste.

Un cri d’amour
Je tresse souvent des vers à ma copine qui fait aujourd’hui ses études à Belfast, en Irlande. Nous avions l’habitude de lire ensemble J.A.I. à Dakar. Cela lui fera très plaisir de lire ce poème dans le journal qu’elle aime tant !
Nous ne sommes pas des bateliers songeurs qui errent
Nos rêves sont fixés sur le mât de cocagne de notre vie
Même si la perspective est un cliquetis qui assourdit notre futur
Et la vie n’est pas que choix
Et la vie n’est pas qu’amour, disent ceux qui se noient en son large
C’est le paradis de vivre tout court
C’est tellement plus immense que des projets hypothétiques
C’est notre lieu situé quelque part entre le réel et l’irréel
C’est le début et l’éternité de l’expérience
C’est toi-moi présentement
C’est aussi pour demain notre enfant bohème qui scrute le messie de nos espoirs
Chloé, je t’aime Même si la perspective est un cliquetis qui assourdit notre futur
Et la vie n’est pas que choix
Et la vie n’est pas qu’amour, disent ceux qui se noient en son large
C’est le paradis de vivre tout court
C’est tellement plus immense que des projets hypothétiques
C’est notre lieu situé quelque part entre le réel et l’irréel
C’est le début et l’éternité de l’expérience
C’est toi-moi présentement
C’est aussi pour demain notre enfant bohème qui scrute le messie de nos espoirs

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Même si la perspective est un cliquetis qui assourdit notre futur
Et la vie n’est pas que choix
Et la vie n’est pas qu’amour, disent ceux qui se noient en son large
C’est le paradis de vivre tout court
C’est tellement plus immense que des projets hypothétiques
C’est notre lieu situé quelque part entre le réel et l’irréel
C’est le début et l’éternité de l’expérience
C’est toi-moi présentement
C’est aussi pour demain notre enfant bohème qui scrute le messie de nos espoirs
Chloé, je t’aime

Un « New Deal » franco-ivoirien
On se souvient tous de l’avancée fulgurante et inquiétante des rebelles sur Abidjan. On se souvient tous des différentes médiations africaines (Accra I, II, III, Lomé, Kara…). On n’oubliera pas de sitôt le fameux accord de Marcoussis et la conférence de Kléber, qui ont donné une prime au fusil en consacrant l’entrée des rebelles, rebaptisées Forces nouvelles (FN), au gouvernement…
Politiquement affaibli à l’époque, le président Gbagbo n’a certainement pas oublié l’humiliation vécue en terre parisienne lors de sa dernière visite (J.A.I. n° 2248). La « nivaquine Marcoussis », si amère au début, a produit des effets miraculeux ! Gbagbo semble guéri. En bon père de famille, il recommande maintenant ce « médicament » à ses compatriotes et, en particulier, aux Jeunes Patriotes. Le rapport de force a changé. Les Fanci (Forces armées nationales de Côte d’Ivoire) s’appellent désormais FDS (Forces de défense et de sécurité). Elles disposent d’une force de frappe impressionnante. Relation de cause à effet ? Les Forces nouvelles semblent moins belliqueuses que par le passé…
Du coup, le président ivoirien est en position de force. Mais il doit se souvenir de ce que disait le général de Gaulle : « Une grande puissance comme la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts. » J’espère que le « New Deal » franco-ivoirien ne se fera pas au détriment des intérêts de la Côte d’Ivoire.

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