SABMiller-Castel : une alliance stratégique

Publié le 16 février 2004 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique a beau être un petit producteur de bières industrielles, son marché est en pleine croissance. Elle produit bon an mal an 60 millions d’hectolitres, soit 5 % de la production mondiale. Plus de la moitié de ce volume provient d’Afrique australe, un quart d’Afrique centrale, 15 % d’Afrique de l’Ouest et le reste d’Afrique du Nord. Trois grandes entreprises internationales se partagent le marché.
South African Breweries (SAB) est sans conteste le leader du marché africain. Il s’est même permis le luxe d’acquérir l’an dernier Miller Brewing Company, le deuxième plus grand brasseur américain. SABMiller, la nouvelle société ainsi créée, possède des usines dans quarante pays. À la fin de sa première année d’activité, en mars 2003, elle avait produit 151 millions d’hectolitres, dont 116 millions de bières blondes. En Afrique, la multinationale possède vingt et une brasseries, principalement dans les pays anglophones. Beer South Africa, la division bière de SABMiller en Afrique du Sud, a produit environ 25 millions d’hectolitres l’an dernier. Cette société détient 98 % du marché de la boisson dans ce pays.
En avril 2001, SAB a signé une alliance stratégique avec le numéro deux sur le continent, le groupe français Castel, propriétaire des Brasseries Glaceries Internationales (BGI). Les deux sociétés ne sont pas réellement concurrentes, chacune possédant son propre marché : les pays francophones d’Afrique de l’Ouest et centrale pour Castel et les pays d’Afrique australe et orientale pour SAB. Cette alliance stratégique, établie sur la base d’un montage financier assez compliqué permettant un échange d’actions entre les deux entreprises, est une association sur le long terme qui vise à consolider la présence des deux compagnies sur le continent.
Les BGI produisent 7,5 millions d’hectolitres de bières par an dans quarante-cinq sites industriels. Leur produit phare, la Flag, se consomme dans la plupart des débits de boisson de Dakar, Abidjan ou Cotonou. Elles brassent également une ou plusieurs bières nationales : la Béninoise, la Braniger, la Brakina… Le tiers de la production des BGI émane de la Société anonyme des brasseries du Cameroun (SABC). Cette société, qui possède des usines dans les quatre grandes villes du Cameroun, détient 70 % du marché national. Le troisième brasseur est le néérlandais Heineken. Il est présent en Afrique subsaharienne depuis 1927. La compagnie hollandaise possède aujourd’hui des usines dans une dizaine de pays et vend 9 millions d’hectolitres par an sur le continent. Au Nigeria, Heineken est majoritaire dans le capital de Nigerian Breweries, la plus importante des brasseries du pays. Elle a produit 4,6 millions d’hectolitres en 2002, soit la moitié du marché national, et affiche une belle croissance. Une sixième usine est en cours de construction pour faire face à la demande. En revanche, rien ne va plus en République démocratique du Congo, où la Bralima, dont Heineken possède l’intégralité du capital, a divisé sa production par deux en deux ans.

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