Penser l’emploi et choisir ses études

Hit-parade des activités porteuses pour le recrutement des jeunes diplômés : la banque, les télécommunications, l’agroalimentaire et le commerce. A condition d’être bien (in)formés.

Publié le 17 février 2004 Lecture : 3 minutes.

Toutes les filières de formation n’assurent pas forcément des débouchés professionnels à la hauteur des espérances de départ. Pour choisir une université ou une grande école, on doit certes tenir compte de ses aptitudes et de ses goûts. Mais en Afrique, où les offres d’emplois qualifiés sont peu nombreuses par rapport aux demandes, ce n’est pas suffisant.
« Les étudiants doivent tenir compte des réalités du marché du travail, s’ils veulent travailler à un bon niveau sur le continent », conseille Didier Acouetey, associé d’AfricSearch, un des plus importants cabinets de recrutement spécialisé. « Ils doivent identifier les secteurs porteurs, ceux qui vont fortement recruter dans les prochaines années. Puis il leur faut choisir la formation ou la spécialisation qui leur ouvrira ces portes. » Ce chasseur de têtes d’origine togolaise identifie « cinq grandes filières très dynamiques » : la banque, la téléphonie mobile (les cellulaires), l’agroalimentaire, le marketing et la vente, la gestion et les ressources humaines.
Le secteur bancaire offre à nouveau des emplois. Après avoir chanté « courage, fuyons ! » au cours de la décennie précédente, les banques françaises cherchent maintenant à se réimplanter en Afrique. Elles sont d’ailleurs concurrencées par les sud-africaines, comme en témoignent les succès récents d’Africa Merchant Bank et d’Absa Bank. La « banque d’affaires » (celle des opérations financières) comme la « banque de détail » (les activités des agences) sont à nouveau demandeuses de compétences locales. « Le meilleur type de formation est celui des écoles supérieures de commerce [ESC], avec une spécialisation en finance », pense Didier Acouetey.
La percée du cellulaire n’est un mystère pour personne. Cela signifie aussi un secteur en expansion rapide, qui embauche des jeunes compétents : des ingénieurs et techniciens en télécommunications et en informatique, mais encore davantage de cadres de vente, de marketing et de gestion.
L’agroalimentaire en Afrique, ce n’est pas seulement Nestlé, Coca-Cola ou Unilever, mais aussi le développement par des entrepreneurs locaux de petites affaires dans les jus de fruits ou la biscuiterie, par exemple. Ces nouveaux managers recherchent des ingénieurs de production, mais aussi des spécialistes du marketing.
Parmi les secteurs qui embauchent, on peut noter aussi les services aux collectivités (traitement des eaux, gestion des déchets, électricité). Là aussi, les entreprises recherchent en priorité des ingénieurs et des cadres de vente ou de gestion.
Pour beaucoup de jeunes Africains, la « Mecque » de ces disciplines se trouve à Paris ou aux États-Unis, selon les goûts. Il est certain que les diplômes d’écoles de réputation internationale comme Centrale, Polytechnique de Paris, HEC ou l’Essec et les Masters of Business Administration (MBA) des riches universités américaines ouvrent bien des portes.
Mais ces études sont chères, notamment aux États-Unis, les bourses se font rares et les visas pour les pays occidentaux sont de plus en plus difficiles à obtenir. L’accès à ces voies royales dépendra de vos résultats au baccalauréat (la mention bien ou très bien est recommandée) et des moyens de votre famille, dans la plupart des cas.
Certaines écoles africaines ouvrent aussi bien des portes. L’École polytechnique de Yaoundé et l’Institut supérieur de management de Dakar constituent notamment des références de qualité pour les responsables de ressources humaines.
Quoi qu’il en soit, il est utile de choisir une formation qui offre de réels débouchés professionnels. Les taxis des capitales africaines et européennes ne manquent pas de chauffeurs diplômés en droit public ou docteurs en philosophie…

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