Moteur de la croissance

Publié le 17 février 2004 Lecture : 2 minutes.

La performance de l’agriculture algérienne en 2003 a été saluée à Rome (Italie), fin
novembre, en marge de la 32e conférence ministérielle de l’Organisation des Nations unies
pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Ces 16 % de croissance, Alger n’hésite pas à les mettre sur le compte du Plan national du développement agricole (PNDA). Lancé en juillet 2001, il aurait, assure-t-on au ministère de l’Agriculture, « permis, pour la plupart des filières, une amélioration de la productivité, grâce à l’introduction de techniques modernes, à l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et à l’adaptation des systèmes de production aux spécificités des différentes zones naturelles ». Si bien qu’en 2003 le secteur a fait figure avec le bâtiment et, bien sûr, les hydrocarbures , de moteur de la croissance.
L’Algérie est pourtant encore loin de l’autosuffisance alimentaire. L’agriculture, longtemps négligée au profit du décollage industriel, ne subvient aujourd’hui que pour un
tiers aux besoins du pays, et les principaux produits exportables (primeurs, dattes, fruits et vins) ne lui permettent pas d’honorer sa facture alimentaire. D’autant que, hormis sur une infime partie du territoire (à 80 % désertique), les conditions climatiques ne sont guère favorables. Le « Nord utile » est luimême menacé par l’urbanisation et la dégradation des sols. Résultat : chaque année, le pays importe, en
moyenne, pour près de 3 milliards de dollars de produits agricoles essentiellement des céréales, des produits laitiers, des huiles et du sucre , alors qu’il n’en exporte que pour 150 millions de dollars. Ce qui rend d’autant plus important le PNDA. Depuis son entrée en vigueur, celui-ci revendique quelques belles réussites. Près de 300 000 hectares ont été plantés en trois ans, « soit 60 % du potentiel existant en 1999 », tient-on à souligner à Alger. La surface agricole utile a augmenté de 130 000 ha en 2003, et 220 000 exploitations ont pu être modernisées. Le Plan aurait également permis de créer plus de 607 000 emplois (saisonniers compris), confortant ainsi l’importance de l’agriculture dans l’économie algérienne. Le secteur fait, en effet, travailler 25 % de la population active (soit 4,4 millions de personnes) et représente traditionnellement
entre 9 % et 12 % du Produit intérieur brut (PIB). Le taux de croissance de l’agriculture s’est établi à 8 % en moyenne depuis l’année 2000, contre 4 % tout au long de la
décennie 1990, avec des résultats particulièrement encourageants pour la production céréalière, à 42 millions de quintaux. Reste la vétusté d’un parc de machines agricoles
qui, cette année encore, ne permettra pas d’obtenir les meilleurs rendements. L’inadaptation de près de 60 % des machines utilisées entraînerait en effet une perte de
15 % de la production céréalière. Leur renouvellement, évidemment, s’impose, mais faute de moyens, la grande majorité des agriculteurs algériens devra encore patienter.

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