La bataille promet d’être belle

Publié le 17 février 2004 Lecture : 2 minutes.

A première vue, on peut dire que le secteur des télécoms se porte plutôt bien depuis
environ quatre ans. C’est-à-dire depuis sa libéralisation. La loi d’août 2000 sur les postes et télécommunications a séparé l’opérateur historique en deux entités distinctes : Algérie Poste et Algérie Télécom (AT). Le monopole d’État a été aboli, et une Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) mise en place. En juillet 2001, en plus du réseau cellulaire d’AT, désormais société commerciale à capitaux publics (Mobilis), une deuxième licence de téléphonie mobile a été concédée à un opérateur privé, l’égyptien Orascom.
Conséquence directe : le nombre de lignes ouvertes par AT et Orascom entre 2001 et 2003 est impressionnant. En juin de l’année dernière, AT affichait quelque 2 millions d’abonnés au téléphone fixe, qui est complètement numérisé et transite par un réseau comprenant 15 000 km de fibres optiques, mais seulement 150 000 abonnés au réseau cellulaire. Très loin devant, Orascom revendiquait 1,26 million d’abonnés à son réseau
de téléphonie mobile (Djezzy) à la fin décembre 2003, alors qu’il n’est opérationnel que depuis février 2002. Malgré cette explosion, l’Algérie est en retard. L’ARPT estime en effet le potentiel du marché à 10 millions de consommateurs en 2007. De plus, le pays
souffre de la comparaison avec ses voisins et même avec l’ensemble de l’Afrique. Fin 2002, d’après les statistiques de l’Union internationale des télécommunications (UIT), la densité téléphonique (fixe et mobile) en Algérie était de 7,38 lignes pour 100 habitants. Un taux très proche de la moyenne du continent (7,25 lignes), et équivalent à celui du Congo, de Mayotte, ou du Sénégal, mais bien en dessous des pays maghrébins comme le Maroc (26,71 lignes) ou la Tunisie (16,83 lignes).
Le retard est plus net pour la téléphonie mobile que pour la téléphonie fixe. Fin 2002, la densité était de 1,28 ligne cellulaire pour 100 habitants, largement inférieure à la moyenne africaine (4,53 lignes) et loin des chiffres du Maroc (20,91 lignes) ou de la Tunisie (5,13). Pourquoi de tels écarts ? D’abord, parce que ses voisins ont pu accompagner le boom mondial du secteur ces dix dernières années, alors que l’Algérie traversait une période financièrement difficile et était concentrée sur ses problèmes de sécurité. Ensuite, parce que AT reportait depuis novembre 2002, pour des raisons obscures,
un programme de création de 500 000 lignes de téléphonie mobile. Aux dernières nouvelles, sa réalisation est en cours. Elle interviendrait au moment même où un deuxième opérateur privé, le koweïtien Al-Wataniya, arrivera sur le marché.
Avec ce troisième acteur, la libéralisation de la téléphonie fixe et l’ouverture du capital d’AT au privé, la concurrence promet d’être belle dans les prochaines années. Déjà, au 31 décembre 2003, l’Algérie avait bondi à 12,15 lignes téléphoniques pour 100 habitants, contre 6,4 en 2001.

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