Jeux de langue

Le Cubain Guillermo Cabrera Infante titille la syntaxe.

Publié le 17 février 2004 Lecture : 1 minute.

Moins connu du grand public que d’autres écrivains de la mouvance latino-américaine, le Cubain Guillermo Cabrera Infante – né en 1929 -, auteur entre autres de Trois tristes tigres, son roman le plus connu, doit cette ignorance à une écriture assez difficile d’accès. Prix Cervantès 1997, exilé à Londres depuis 1967, il aime égarer son lecteur dans des jeux de mots et des digressions linguistiques à n’en plus finir. Son recueil de nouvelles, Le Miroir qui parle, qui vient de paraître aux éditions Gallimard quatre ans après la publication en langue originale, n’y échappe pas tout à fait. Et pour cause ! Il s’agit d’une série de nouvelles rédigées entre 1952 et 1992, comme l’écrit l’auteur dans son « avertissement ». Elles ont été retouchées avant leur parution en 1999. D’où des textes d’une écriture assez inégale. Certains s’inscrivent ainsi dans le genre des « relaxations orales », très prisé des Havanableurs. Un exemple ? « Mauvais bougre, mais pas mauvais bouge. Pour comble, dans les décombres. Pas d’objection à vivre en déjection. » Le traducteur Albert Bensoussan s’en est sorti avec les honneurs. Même si l’on imagine qu’il a dû prendre plus de plaisir à traduire, comme le lecteur à lire, des nouvelles telles qu’« Oceanía », « Mon personnage inoubliable » ou « Visite de politesse ». Elles prouvent, si besoin était, que Cabrera Infante peut être un grand écrivain… quand il oublie d’être intelligent !

Le Miroir qui parle, de Guillermo Cabrera Infante, nouvelles traduites de l’espagnol par Albert Bensoussan, Gallimard, 21,50 euros.

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