Avenir du Hirak en Algérie : conservateurs et progressistes se déchirent

Entre conservateurs et progressistes engagés dans le Hirak, les critiques virulentes, principalement échangées sur Facebook en raison de la pandémie de Covid-19, font écho à la polarisation du débat idéologique en Algérie dans les années 1990.

Lors d’une manifestation commémorant le premier anniversaire du Hirak, le 21 février 2020 à Alger. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Lors d’une manifestation commémorant le premier anniversaire du Hirak, le 21 février 2020 à Alger. © Toufik Doudou/AP/SIPA

Publié le 23 juillet 2020 Lecture : 4 minutes.

Les manifestations populaires du Hirak en Algérie se sont arrêtées à la mi-mars en raison de la pandémie de Covid-19 et du risque de propagation du virus. Cette pause, qui dure toujours, a été l’occasion pour les activistes confinés de débattre de l’avenir du mouvement. Les conversations, principalement sur Facebook, sont dominées par un débat entre conservateurs et progressistes, sur des lignes de fractures héritées de la décennie noire.

Le mouvement Rachad, fondé en 2007 par, entre autres, d’anciens militants du Front islamique du salut (FIS) – l’un des protagonistes de la guerre civile des années 1990 – est au centre de la polémique. De nombreux démocrates accusent les cadres du mouvement, établis à l’étranger, de vouloir détourner le Hirak et de jouer le jeu démocratique uniquement en vue de mettre sur pied un « califat islamique » en Algérie. Rachad, qui compte dans le pays de nombreux sympathisants engagés, se défend de l’accusation, affirmant que leur objectif est d’établir un « État civil » respectueux des règles démocratiques.

La ligne radicale de Rachad

« Rachad ne croit ni au califat ni à la dictature, qu’elle soit militaire ou théocratique. C’est écrit noir sur blanc dans les statuts du mouvement », affirme ainsi Yahia Mekhiouba, membre du conseil national de Rachad, au cours d’un débat sur Facebook.

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